Mardi 9 janvier 2001

Les bras du fleuve nous raménent, nous sauve, derriére nous des forêts en flamme où crépitte un passé qui s'éteint à mesure que le feu gronde. Jupiter, ses gigantesques orages, qui peuvent être plus larges que la terre et durer des siècles, gagnent de l'énergie en absorbant des tempêtes plus faibles, je suis à l'épicentre, noyé dans les flots d'air, de gaz, le sac et le ressac me rapproche et m'éloigne de toi. Nous sommes constamment a l'abri des passions, protégés par notre coquille subtile.

Mercredi 10 janvier 2001

Pour jouir du silence, il faut se résoudre à se taire.

Dimanche 21 janvier 2001

Le temps passe trop vite, à passer il nous perd en chemin, ramassant les derniers morceaux eparpillés, nous nous croyons complets, mais rien ne le prouve et tout nous contredit. Aujourd'hui le temps est contre moi, il travaille au dedans pour me faire penser à ce loitain passé qui n'a jamais été mien.

Lundi 22 janvier 2001

Toutes les opportunités sont elles bonnes à prendre ? Nous mettons nos coeur en boîtes, avec un fond d'eau pour attendre qu'il germe et fasse des racines. Alors ces radicelles s'etendent en nous et forment un labyrinthe dont il est difficile de sortir. J'erre...

J'ai des ailes, elles m'emportent là où il faut, avec l'esprit qu'il faut, mes mots sont la morsure qui vous rend dépendant des mots.

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Samedi 10 mars 2001

Les lendemains qui chantent, chantent faux...

Apres les grattes ciels qui chatouillent le froid du ciel jusqu'à le faire neiger, nous n'avons pas pu trouver de porte de sortie commune, nous avons donc exploré notre trou quotidien, avec toutes ses blessures, ses saillies à vif et son noir profond comme un café trop fort. Nous n'en revenons pas, nous ne nous sommes pas brulés les ailes, nous ne sommes pas des anges, ni de droles d'oiseaux, des acteurs malheureux qui sur le banc de touche regardent le spectacle se dérouler, sans eux.

Si je fais tache dans le décor, changeons le décor, rien de moins. Elargissons les ouvertures, guidons la fuite vers nos aubes dorées, vers ce chemin de traverse qui débouche sur des précipices où plonge un soleil tentateur, orange sobre, qui au loin nous nargue de son sourire sunlight.

Demain est un autre, conduis moi y lentement, avec tout l'espoir qu'il faut pour arriver sans dommage à bon port. Il y aura des tangages, des vents mauvais, mais au bout du compte on aura notre compte, nous serons rendus à nous même avec la rançon qu'il se doit. Peut-être arriverons nous à nous sourire sincérement, avec ce qu'il faut dans les yeux pour concurrencer les étoiles qui se défilent sous nos nuits.

Virtuel eden, Eldorado sans pépites, nacre sombre, sous le couvert des mots chuchottés, nous avons la chance d'exister et de cotoyer de temps à autre la troublante O-dry. D'une nuit à l'autre, se déplacent, les souvenirs vestiges, d'un temps qui ne passe plus tout à fait pareil.

lundi 12 mars 2001

Je perd peu à peu les gens auquels je m'étais attachés cette année, ils s'éloigent sans se retourner, et je garde leur souvenir comme un rêve qui déja je fait plus flou. Les gens ont leur vie, c'est ainsi. L'un part en Australie, l'autre dans une ville lointaine, certains s'enfoncent dans leur vie jusqu'au cou, se donnant quelques secondes pour respirer avant de replonger à nouveau.

Comment arriver à me détacher encore plus ? Pour ne plus souffrir...

Vendredi 16 mars 2001

Les grandes passions ne meurrent jamais...

C'est étonnant, je n'ai pas vu cette semaine passer. Comme si pendant ces cinq jours je n'avais pas existé. A force de faire les mêmes choses perpétuellement, on ne voit plus passer le temps, on recylcle le temps avec son cortége de secondes, de minutes et d'heures qui se substituent à d'autres, toutes pareilles. J'en viens à ne plus avoir envie de sortir de cette petite prison dorée, je m'y sens bien, à l'abris, dans ma boite à rêves avec la télé, la musique et ces relations faussement humaines que l'ordinateur me procure. Je me sens tellement bien, comme si j'avais atteint une forme de sérénité, celle que recherchent les bouddhistes, l'abolition des désirs. Alors que il y a quelques mois encore j'esperais tant avoir encore une fois de l'amour, de l'attention humaine ou des projets. J'en viens à admettre que je suis liberé de tout cela, et que je n'en ai plus besoin. Comme dans les pubs pour le tabac. Les désirs sont comme une une habitude qu'il faut controler, si ils vous submergent, il faut réagir. Vivre en autarcie, ne plus se manifester ou alors en secret. Faire des choses, en dire peu, ne plus chercher à intéresser les gens, regagner l'estime qu'on a de soi. S'emerveiller de ce qui est et demeure. Ne plus rien espérer, se liberer continuellement de son emprise!

Dimanche 18 mars 2001

Doutez que les étoiles ne soient de flamme, Doutez que le soleil n'accomplisse son tour, Doutez que la vérité soit menteuse infâme, Mais ne doutez jamais de mon amour. ( William Shakespeare)

Trop tard pour être encore dimanche, un lundi un peu entammé de quelques heures, puis ce soleil qui prend son temps pour se lever, éclaircir nos nuits, retenir le sommeil qui ne vient pas, que par bribes, explosant doucement dans une perte de soi, avec un monde pavé de rêves et de bonnes intentions.

Mon livre avance peu, il me devance, me ralentit, me dépasse, il court sous mes doigts, me fait mal, me réjouit, il grandit parfois, rétrécit souvent sous mes assauts correcteurs, tous ces mots qui partent me manquent déja, ils sont la partie de moi que personne ne verra, une part d'ombre qui s'étoffe sous votre soleil et se cache sous mes pierres, levées.

Samedi 31 mars 2001

La plus belle histoire d'amoir, c'est celle de deux oiseaux en cage (Warhol)

les jours alimentent leur indicible cohésion, avec l'apparat et l'intéret qui font d'eux des jours glorieux, remplis de rencontres fortuites, de destinées croisées et de mots murmurés. Aujourd'hui, un secret dévoyé remonte à la surface, un rêve tend à s'affirmer, il s'ébroue et me laisse connaitre sa saveur.

La plus belle histoire d'amoir, c'est celle de deux oiseaux en cage, j'ai laissé la mienne ouverte à tout hasard au cas où tu viendrais me visiter.

Cette nuit le jour se lêve dans les yeux d'hier, avec toute la promiscuité qu'apporte la chaleur sombre des soirées tribales. L'avenir a maintenant une forme rectangulaire, rouge, vibrante et sonore. Je t'attend où que tu sois...

Dimanche 1er avril

E dans l'A... sur mon vieux compaq portatif, je tappe ces sept lettres la... EA les jours se suivent mais helas ne se ressemblent pas...

Jeudi 5 avril

Le rouge ne vibre pas, je l'attend, elle ne viendra plus.

La musique par devers moi, lancinante, trainante, laissant ses traces jusqu'à Niort, à l'écoute de qui veut l'entendre avec des accents buccoliques de matins mal éveillés. Je ne ressens plus rien, je crois que je m'endors...

Fabrice a téléphoné, detestant sa vie, son climat, son entourage, peut etre autant que lui même. Le monde va mal. Gaetan a eu son petit, qu'il a appelé Oprheus. Etonnant.

Lundi 16 avril

Mon corps n'existe pas, il se cache et me cache, vide et rempli à la fois, il tire son energie d'ailleurs. J'ai perdu l'appétit depuis deux semaines maintenant, et si j'étais plus attaché à moi, je serais inquiet. J'ai souvent pensé que j'avais réussi mon suicide y a quatre ans, et que tout ces jours sont du bonus, et que je n'arrive pas à trouver la sortie. Je n'ai même pas envie de sortie, j'aime cette vie confinée dans les rêves, avec ces gens irréels, amis d'une nuit.

Je me sens bien, je suis presque heureux, mais pour combien de temps encore ? Je sens que tout cela est un sursis et qu'un de ces jours la normalité va vouloir me rattraper et me mettre sous les yeux que la vie que je méne est pleine de carences, (affectives, créatives, amicales, active,...) et la je replongerai comme autrefois.

Mardi 17 avril

"Je guette ce que je n'ai pas prévu, j'attends de reconnaître ce que j'ai oublié. J'espère le hasard et je souhaite plus que tout être touchée en même temps que je vise." Sarah Moon, photographe

Nous revenons tous à la photographie, avec ses plans volés, empruntés, temps jadis, saisir l'instant, cultiver la desespérance, être bien avec son époque et ses souvenirs. Elles me manquent, alors je ralentis, je stoppe l'instant, car la vie est derriére pas devant. Mes projets sont dehors, un passé qui se rempli du temps qui se perd en moi.

Ma lumiére défigure, part dans tous les sens, est muselée, vole, viole, visualise l'essence, la couleur déviée, noire, blanche, elles travaillent l'une avec l'autre dans un gris remplis. Il faut être prêt, connaitre les choses, les observer pour les photographier. On ne vole pas impunément. Il faut voir ce que les autres ne voient pas, car ils n'ont plus le temps de se laisser aller.

J'aimerais aller avec toi dans un musée o-dry, commenter les toiles, les papiers sous emulsions, rencontrer d'étranges figures, regarder jusqu'à ne plus voir, raconter des histoires, mettre des sous titres, des rêves sous les représentations. Notre rôle, mémoriser le temps, l'endroit, l'instant. Nous serions émus par le fictif, les priviléges du temps suspendu, alors je serais bien avec toi et nous vivrions quelque chose de bien. Nous serions liberé des distances et de la frustration de discuter sans se voir.

Tu me manques tellement souvent.

Mercredi 18 avril

En accord avec nos forces intimes, nous avons nos abordages, nos défaites. Nous tournons toujours autour des mêmes choses, sans pour autant les atteindre. Condamnation, nous sommes largués, nous avons encore un peu de temps, devant nous.