Vendredi 1er septembre 2000

 

Dans le grand but de renouer des amitiés passées, j’ai été à une soirée donnée par Patrice Lanbenne, appelé aussi PAT dans la belle commune de Welkenraedt. Accompagné de Bruno et de sa collègue de travail Johanne (enfin stagiaire à la RTBF). Nous avons donc subi la soirée qui s’étirait en longueur, voyant Pat par moment et plus au loin que près de nous. Johanne en a profitée pour me décrire comme un mec marrant, intelligent, pas mal du tout, bref des qualificatifs dont je me passe s’ils ne sont pas suivis d’actes. Pourtant, j’ai bien défini nos rôles, je la considère comme un ami, je ne vois en aucun cas en elle une fille. Ce qui coupe court, et de la façon la plus catégorique, la moindre romance naissante entre nous. Elle se rabat sur Bruno, qui la repoussera mais avec plus de gentillesse (quoi que…).

 

Samedi 2 septembre 2000

 

Allongés sur le lit, Bruno et moi écoutons Ride, Veruca Salt, Elysian Fields, Archive, Stone Roses… en pensant au bon vieux temps.

Nous sommes allés à la clinique UCL de St-Luc pour nous renseigner pour une opération des yeux. Rendez-vous le 10 octobre à 15h30.

Déjà j'ai l'impression que les choses progressent... Je sais pas quoi, mais ça va de l'avant, c'est bien :)

 

Lundi 3 septembre 2000

 

J’ai commencé à travailler activement à mon nouveau site, comme vous pouvez le remarquer. Donc le journal en pâtit et devient aussi intéressant que les chroniques mondaines d’une revue vieillissante…

 

mercredi 6 septembre 2000

 

j'ai rêvé que l'on découvrait des pièces cachées dans la maison de mes parents, dont une chambre d'enfant

avec des caisses de jouets et puis dans cette caisse c'était tous les jouets que j'ai perdu plus jeunes… Je sais pas si ça a un sens immédiat ou pour plus tard, enfin je suis troublé. Les rêves ont parfois l’occasion de vous marquer, de vous donner de ces souvenirs parfois plus réels, plus précis et important que la vie elle-même.

 

Voilà la réponse à un mail d’un de mes amis (tommygun) ayant envoyé un de ses textes à un mail collectif (dont Audrey)

 

On peut dire qu'il est long et dur ce mail (sans jeux de mots déplacés), et puis evidemment j'adore, parce que justement ça prend la où il faut, aux trippes pour certains, à la tête, au coeur, mais ça laisse pas indifférent.

 

Je pense que c'est un probléme actuel, on est transparent, on vit dans la masse sans pour cela sortir du lot, parce qu'on peut pas, ou pire parce qu'on veut pas. Et puis pourquoi sortir si on est bien dans le petit formatage ? Par soucis d'être un petit rebel bien comme il faut, formaté aussi par un "pouvoir" en place, médiathique et tout puissant ? On me dit souvent sois toi... Et comment être soi plus qu'un autre ? Peut-on vraiment être soi sans imiter, ajouter sa touche... Sommes nous tous l'extension du génie d'un autre ?

 

J'aime l'idée de cabine d'essayage pour la solitude, chose que je connais plus que bien et qui me rend triste voir parfois hargneux certains jours. L'impression aussi que je suis dans une cabine qui rétrécit, avec plein de choses à essayer, plein de vie à enfiler et un million de rêves à consommer dans l'heure. Puis j'ose pas pousser le rideau, parce que j'ai peur de me dire que derrière y a personne, que personne m'attend et que la place est vide, que je suis seul ici et que personne n'entend mes "cris". Alors j'écris, je compose de la musique, je fais de la photo, des sites web, un journal intime pas si intime, en fait mille choses pour m'exprimer, pour crier au monde que j'existe, que j'ai des sentiments, un cœur qui bat et qui n'a qu'une envie, c'est aussi serrer quelqu'un, parce qu'un cœur qui serre seul ça fait mal.

 

Un jour je vais pousser le rideau et j'affronterai ma vie, peut être le vide ou alors un regard ami qui me dira, elle te va bien ta nouvelle vie, tu la portes élégamment. Moi je sourirai, et peut être que si c'est une fille je l'embrasserai furtivement, comme si c'était une habitude, une bonne habitude qu'on change pas et qui reste.

 

Merci à vous d'exister et d'attendre derrière mon rideau  :)

 

vendredi 8 septembre 2000

 

Je me suis demandé si les gens qu’on traitait de mur on pouvait faire des tags dessus et si ça les rend pas plus jolis. Moi mon graff, ma marque de fabrique est sans doute un humour cynique qui fait la joie de certain et l’agacement des autres. Mais comme s’obstinent à répéter une poignée de gens bien pensants, se gargarisant de conventions et d’idées bien nées, il est important d’être soi-même. Pour moi, être soi-même consiste à être tout ce que l’on veut, puisque toute façon on sera toujours l’interprétation personnelle d’un sentiment voir un rôle conscient ou inconscient. Etre-soi même dans cet esprit, n’existe pas, et l’employer à tord et à travers reste une échappatoire de peu de volonté vers un conseil simple, tranchant, net et réducteur.

 

J’ai continué, en disant que les gens c’était comme des boites de cassoulet, on sait qu’il y a du bon à l’intérieur, mais si on a pas l’objet adéquat pour l’ouvrir, on en fout partout, ça tache, ça casse et ça coupe. Elle me conseille le burin, et je m’en défends en disant ne vouloir blesser personne. Devrais-je définitivement m’inscrire à la société protectrice des boites de cassoulet ?

 

En conclusion, je pensais à cette cabine plus haut, en me demandant si tout simplement la vie entière n’était pas une cabine immense, avec une glace immense, et un rideau tellement grand qu’on le confondrait avec le ciel. Et elle serait tellement grande ma cabine qu’on pourrait loger tous ceux qu’on aime, le problème c’est qu’il faut tendre le bras à l’aveugle derrière le rideau, trouver la bonne personne et la ramener à soi. Puis ça, bhen j’y arrive pas encore…

 

samedi 9 septembre 2000

 

On peut dire que ce soir je vais pas bien. J’ai cette sorte de sentiment apocalyptique qui me secoue les sens, cette solitude géante qui m’écrase et ma vie, toute petite, quasi secrete qui se débat dans un océan intérieur. Je fais des bulles, mon oxygéne me fuit et remonte à la surface d’un autre monde.

 

On me donne encore plein de conseils, sans apporter franchement de solutions. Je me répéte, ma vie est une longue variation sur le même thême. On m’a dit, « tu manques d’harmonie »… Quel sens attribuer à cette phrase ? puis « j'ai pas trouvé, mais ya un truc ki cloche ». J’en perd mes mots, je me sens terriblement faible, j’ai à la fois peur de mourir et pourtant je sens que c’est inéluctable, j’espére ce moment le plus loin possible. Je n’ose imaginer que ça se passera dans un mois ou deux…

J’aime tellement la vie, connaître des choses, apprendre, rencontrer des gens, je m’extasie sur tout, j’adore la nature, les animaux, les nuages quand ils ont des formes étranges, la mer la nuit quand la lune s’y refléte… J’ai tellement peur de perdre tout ça. Je me sens somnolent la plupart du temps, mes capacités intéllectuelles ont terriblement baissées, mes muscles supportent de moins en moins l’exercice, je sens tout mon corps m’échapper.