Mercredi 1 novembre 2000

Ralentir le flou qui m'obsede et me réduit. Redresser les globes jusqu'à l'ajustement adéquat. Revoir ce qu'il reste à voir. J'ai comme un nuage dans la tête, une sorte de néant qui circule et me bloque. Je n'arrive à rien cette semaine, les mots m'échappent autant que la volonté de les retenir à moi.

Arrivé aux portes elles se ferment, mais laissent encore une lumiére passer. Quand on est au plus bas, on ne peut que remonter... Il y a tellement de mots qui ressemblent les uns aux autres, des mots caméléons qui prennent la couleur d'un autre pour se défaire d'une définition encombrante et s'ébrouer dans la réalité.

Ecouter le vent dans les abres, regarder le ciel se défaire de ses couleurs pour ensuite les regagner, ajouter la pluie au temps qui roule vers un soleil capricieux, carnassier, bienfaisant. Se perdre dans le regard d'une ville en hiver, fumées de cheminées, rares oiseaux cryptant le ciel de mots étranges. Je me console comme je peux, je m'ennivre de la vie, des choses, je me remplis de toutes ces choses, belles, étranges, poétiques et me prépare à toi.

Jeudi 2 novembre 2000

ce jour à du se perdre quelque part, je vais partir à sa recherche, quitte à perdre le vendredi qui suit...

Samedi 4 novembre 2000

Soirée rue de la Chapelle, rien à en dire... Une routine s'installe et au pire une lassitude, même si j'aime cette sensation, d'un autre coté je la supporte de moins en moins bien. Ma jalousie est sans cesse mise à rude épreuve, me plantant ses crocs dans les flancs. Le fait d'y aller seul ou peu accompagné me dérange de plus en plus, regardant les autres s'amuser, pour la plupart venir à plusieurs et certains embrasser des filles et rarement des hommes. Cela me manque tellement et pourtant je me sens étranger à ces sentiments, même si ils vivent encore en moi et ressurgissent de temps en temps pour une ombre. Mais les ombres n'ont que peu de consistance, elles reproduisent la forme de géométries lointaines et changent avec la place du soleil. La nuit tout disparait et il reste un souvenir flou, froid et opaque.

Je suis rare et précieux, je suis caché, dans le fond de vos souvenirs, comme quelque chose d'incertain que l'on voudrait atteindre et qui reste un fantasme. Mais les fantasmes ne sont pas fait pour être éclairé par la réalité, ils sont fait pour faire rêver. Pourtant le rêve ne nourrit pas, il épuise à la longue et laisse un goût de trop peu, d'irréel. La vie est alors maquillée, fardée d'iréel, et on cherche sans relache la personne qui servira de démaquillant pour dépoussiérer tout ça et vous ramener à la vie.

Dimanche 5 novembre 2000

La perfection existe pas, elle se refugie dans l'instant jamais dans la durée...

Je suis content, mon amie drucilla est revenue de son stage, j'ai un peu parlé avec elle, j'aurais aimé la voir en vrai, être la. J'en ai tellement marre des être virtuels, de cette fausse solitude qui me met en contact avec tellement de gens que je ne peux voir et auquel je ne peux m'attacher, toujours pret à les perdre du jour au lendemain, sans motif, sans prévention, comme ça.

Sinon je suis rentré chez mes parents pour quelques jours. J'ai passé mon apres midi à montrer mon site à ma mére, qui a adoré. J'aime alors m'accorder un instant de perte totale et m'assoir devant ce piano, y caresser d'abord les touches, les ressentir en moi comme si la sonorité de chacune était inscrite dans leur bois.

Lundi 6 novembre 2000

Comment un homme aussi séduisant, aussi intelligent, aussi intéressant peut il être seul au monde ? (meet Joe Black)

Tout au fond se cache un trésor, qui avant tout scintille dans les rêves, il devient ensuite un peu plus réel et laisse entrevoir l'espoir d'un jour le posséder. Se détourner de ses objectifs ? Et le trouble revient, il vous hante et vous défait. Alors on part à la recherche de ce trésor, et quand on le découvre, le plus souvent on réalise qu'on ne peut l'emporter que petit à petit, le découvrir par morceaux, tout doucement, l'apprivoiser. Il faut prendre son temps et profiter de ce que l'on a et ne pas trop espérer ce que l'on pourrait avoir en plus, juste laisser faire les choses et se battre un minimum pour réaliser ses objectifs.

J'ignore qui tu es, ce que tu vaux et ce que tu as en toi. Tout ce que je sais c'est que le peu que je sais de toi me faire vibrer comme ces cordes qui composent des mélodies qui font tourner la tête. Bientôt je serai plus loin de moi et plus pres de toi.

Mardi 7 novembre 2000

On dit le plus souvent que l'amour est une chose étrange, ça vous tombe dessus comme une bénédiction ou une maladie pas forcément contagieuse. Mais quand de part et d'autre le sentiment passe, alors c'est magique. Et ça l'est, parce que même si je ne te vois pas, ta présence est tout pour moi, quand tu apparais, petit fantome familier mes sens s'affolent car tu es unique au monde et tu me le prouves chaque soirs. Alors je veille, je ne dors pas, je t'attend, dispensant les mots doux pour adoucir ta vie, pour apaiser tes peines, pour te prouver que tu es tout pour moi et que je suis complétement fou de toi. J'aimerais pouvoir te garder, être aussi séduisant voir plus qu'un pays, étant une contrée sauvage mais complice, qui te ferait oublier la contrée des kangourous pour un temps et te porter jusqu'à moi.

Cecile, tu n'as pas à douter, je ferai tout ce qu'il faut pour t'atteindre et retenir ces instants tout contre nous, pour que le temps qui passe soit chaque fois plus prometteur et plus merveilleux. Que ton sourire ne change pas et reste une des choses que j'apprécie le plus en toi, car c'est une preuve manifeste que j'arrive encore à te rendre heureuse. A bientôt ici ou ailleurs :)

Jeudi 9 novembre 2000

L'amour est cette merveilleuse chance qu'un autre vous aime encore quand vous ne pouvez plus vous aimer vous-même. Jean Guétenno, Aventures de l'Esprit

Les jours s'en vont à tout allure vers je sais pas quoi, comme si ils étaient aspirés par le siphon d'un évier géant, bien entend invisible et débouchant sur un inconnu rose ou noir (ou un peu des deux ça fait un beau mélange plutot équitable). Un petit saut et l'on est déja demain, c'est fou ce que ça passe vite. Bientôt je serai sur un autre continent à me demander ce que j'ai fait de mon passé et quel est mon avenir. Ce jour la j'aurai progressé, mais vers quoi ?

J'adore l'entendre au téléphone quand le sommeil vient et que mon matin est son soir. Alors je sais que mon soleil qui se leve est comme le messager venant de la-bas. Ranimant les oiseaux, cachant la lune et exortant les nuages à paraitres plus clairs.

Vendredi 10 novembre 2000

De retour à Bruxelles, apres cette petite semaine chez mes parents, me revoici dans ma solitude bien organisée, avec un écran entre le monde et moi et un peu de remords de laisser toutes ces choses derriére moi. Je continue à travailler à ce site, qui sera au mieux une vitrine de mon savoir faire artistique ou du moins créatif. Et qui dans un autre cas est un merveilleux outils de communication avec ceux qui sont loin de moi. Ainsi il est devenu pour moi d'une importance capitale, voire vitale, de terminer (doit il l'etre un jour ?) ou du moins de terminer les grandes lignes pour concrétiser mes espoirs et faire travailler mon avenir. En une phrase: ça m'aide à progresser.

Samedi 11 novembre 2000

Je suis sorti une fois de plus au magasin 4, sorte de haut lieu underground pour amateurs de drum&Bass, musique electronique vaguement tribale et jazzy, regroupant un peu tous les genres mais restant rythmiquement tres intéressante. Je me plais souvent à penser que chaque période de l'histoire a eu ses musiques jugées underground par les plus vieux ou du moins les moins branchés, gagnant les irres de la génération précédante et le succes de la génération présente. Pourtant ces danses sont avant tout les danses de la solitude où chacun rythme pour lui même, perdu dans des gestes souvent violents, n'acceptant quasi pas l'approche ou le contact.

Je suis rentré encore un peu plus seul, me delestant de quelques espoirs pour en gagner d'autres sur irc, où ma muse virtuelle apporte un peu d'amour, de lumiére et de chaleur. La bas je suis un ange, avec les ailes qu'il faut pour protéger les coeurs tendres, des ailes noires nuit qui claquent au vent et font vibrer les songes. Ce soir peu d'étoiles, elles se ramassent au loin, imitant les feuilles dans cet automne bien entamé.

Dimanche 12 novembre 2000

Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons de l’Histoire est la leçon la plus importante que l’Histoire nous enseigne. (Aldous Huxley)

La nuit travaille et moi aussi, bientôt lundi et j'y serai...

Rien à déclarer, journée normale, rêves étranges, le temps se fait plus froid et la pluie réapparait épisodiquement comme un fantome intime.

Lundi 13 novembre 2000

La magie s'assoit sur les eaux du ciel. Je vois loin, elle aussi, et l'hiver gagne du terrain à mesure que le temps se perds vers cet ailleurs que l'on nomme pudiquement souvenir, mémoire, passé. Les seules choses qui nous appartienne vraiment sont nos souvenirs, seul l'avenir nous échappe car il se montre incertain. Constellé de nombreux projets il fait miroiter les chaleurs et les troubles, mais que sera demain ?

J'ai trouvé dans les terres lointaines, le souvenir poétique d'un temps en suspend. Peut-on offrir du temps ? de l'espace ? Je pense avoir trouvé le cadeau parfait, même si dans un sens il ne sert à rien, il se révéle rigoureusement indispensable.

Mardi 14 novembre 2000

Encore une histoire de cométe et de trainée lumineuse, une poudre astrale qui vous illumine et vous fait sentir bien. Tout demeure et tout reste dans les franges de la mémoire, en espérant n'être pas qu'une ombre sur ton visage...

Mecredi-Jeudi-Vendredi 15-16-17 novembre 2000

Presque comme à la douane, rien à déclarer, pas sorti, vu personne et la semaine qui vient sera sans doute du même accabit. Heureusement qu'il me reste quelques personnes qui pensent à moi à quelques milliers de km d'ici. Des filles sans visages qui dans un espoir unique rêvent de me serrer contre elle et devenir une brume pour flotter loin dans une vapeur d'eau tiede. Alors les yeux dans les yeux ont décrochera plus l'un de l'autre, pour créer des liens et lier nos rêves.

Confirmation de mon opération des yeux, tout commence le 27 novembre à Namur, vers 19h... Premier oei. Si je peux choisir je prendrai le gauche, je sais pas exactement pourquoi, mais quand je me reveille c'est toujours le premier oeil que j'ouvre. 2e oeil le 11 décembre... C'est un peu étrange, cette année va vraiment être sous le signe de la reconstruction. Je vais réparer mes erreurs, mes troubles, mes sentiments. J'ai l'impression que cette année à venir sera la plus importante de toute ma vie... Qui vivra verra comme on dit :)