Samedi 20 Octobre 2001

Dialogue entre Benjamin Franklin et une de ses nombreuses maîtresse:

"- Nous ne nous sommes pas vus de tout l'été, je crains fort que vous n'ayez plus de désir pour moi. - Madame, rien ne saurait être plus éloigné de la vérité, répond Franklin. J'attendais simplement que les nuits rallongent".

Dimanche 21 Octobre 2001

A y penser deux fois, on s'y perd, entre raison et passion, toujours le même choix et les mêmes douleurs. Je suis un être passionné par la raison, qui oeuvre pour le bien d'autrui, oubliant parfois le mien, ne me lamentant pas, pensant et sachant bien faire. Et pourtant, certaines tentations s'offrent, je les débusque, les jaugent et les oublie avec force.

"C'est trop irréfléchi, trop imprudent, trop soudain, trop semblable à l'éclair qui s'évanouit, avant qu'on n'ai pu dire:"il éclaire".

Voilà un texte de Diane Ackerman qui expliquera mieux ce que je ressens :

"L'attente consiste essentiellement à souhaiter que le futur soit le présent. Pendant un moment qui s'étire plus ou moins, le temps danse avec son ombre, et l'imagination attrape au lasso l'avenir anticipé et le tire dans le présent pour en faire un véritable hic et nunc. L'ici et maintenant doit surpasser ses limites mortelles. Ce qui, en cet instant, et en cet instant seulement, peut être maîtrisé se trouve magiquement généralisé, changé en un océan d'instants dans le monde vierge du futur. L'émotion de l'attente vient de la rupture prétendue de limites irrévocables.

C'est comme être au courant de ce qui se passe après la mort. Il y a des gens qui ont peur que, lancée à toute vitesse, une terre du futur ne se précipite sur eux, tel un missile incontrôlable chargé d'explosifs. D'autres anticipent l'avenir, mais sans le craindre, et supposent qu'il contiendra de bonnes et de mauvaises surprises. Ces deux types de personnes attendent l'amour, les unes plus fiévreusement que les autres. Le plus souvent, l'attente devient un délicieux prélude à l'amour, quand deux êtres se retrouvent dans un tourbillon de serments et de baisers. Pour Marcel Proust, l'attente avait en soi quelque chose d'érotique - Délectation qui devenait d'autant plus vive que l'aimée pouvait ne pas paraître." Alors je t'attends et j'en savoure chaque instants.

Lundi 22 octobre 2001

L'amour est la fumée qu'exhalent nos soupirs.
Purifié, c'est un feu dans les yeux des amants,
Contrarié, une mer que grossissent leurs larmes.
Qu'est-il encore? Une folie très sage, un fiel qui nous étouffe, un baume qui nous sauve
.

Romeo & Juliette

J'ai aimé cette histoire, ces deux jeunes personnes. Même le film, avec Claire Danes, petite lumière, Claire, douce, à la frontière du temps qui fuit et que l'on ne rattrape jamais. Où es ton visage ?

Mardi 23 octobre 2001

On en parle, on ne le connaît pas, on ne le reconnaît pas, on l'espère, on l'exige, on y pense, plus qu'on le dit, plus qu'on ne le pense. Les nuages deviennent des formes régulières quand l'esprit est la, qu'il sculpte? qu'il passe du temps à garnir l'imagination d'un monde large. Liberté complice, fabriquée, marquée au fer. On me reconnaîtra parmi d'autres, je serai celui qui cherchant celle qui et nous nous retrouverons en sachant que le monde nous appartient, du moins pendant la seconde d'éternitéqui broie nos regards rencontrés.

Mercredi 24 octobre 2001

Dédicacé à tu sais qui :)

"On est beaucoup plus indulgent pour celui qui s'est trompé parce qu'on croit que son aveuglement était le fruit de l'enthousiasme et de la générosité, tandis que l'autre, prisonnier de sa lucidité, ne serait qu'un lâche, incapable d'assumer le risque d'une illusion" E. Cioran

Jeudi 25 octobre 2001

La Nuit, tous les Martiens sont verts.

Comment vas tu petit alien ? Avec tes rêves plein la tête, tes mots doux et tes bonnes idées. J'ai vu un reportage sur le canada, Montréal, cette ville devient précieuse et me donne envie de la visiter. A combien d'heures de soucoupe ? Un jour peut-être... En tout cas l'envie me traverse l'esprit.

Qui est l'autre ? Elle n'est pas blonde, ne mesure pas la taille qu'elle croit, a le regard empoisonné, mon esprit seul contient l'antidote. Elle érige des murailles de temps, d'espace, sa voix est grave, elle est née d'une image qui parle. Elle me manque et je la manque, tout le temps. Dans une valse muette, mon esprit s'empourpre. Silence, on tourne.

Vendredi 26 octobre 2001

"Moi c'est moralement que j'ai mes élégances" Cyrano

Ce qu'il y a de bien et d'agréable dans l'action d'écrire un bouquin, c'est qu'à travers les multiples personnage ont peut exprimer des idées paradoxales, composer des débats, avouer des choses, ou mentir éhontément. J'ai toujours aimé être romancier, depuis tout petit. Mais puis-je m'approprier ce titre quand je n'ai encore rien publié ? J'en doute, ou alors ce serait un peu vantard. Alors pour le moment je ne suis rien, j'attend patiemment, comme une perle attend d'être découverte.

Samedi 27 octobre 2001

Je t'ai mené si loin sur la voie du chagrin, où je suis piégée, que partout je tente de frapper un son heureux, tu le caches et le fais taire et disparaître.

Rainer Maria Rilke

Dimanche 28 octobre 2001

"Comment savoir si on est dans le vrai ? Le critère en est simple: si les autres font le vide autour de vous, point de doute que vous êtes plus près de l'essentiel qu'eux" Cioran

Quand je dis toi, ici, ça pourrait être n'importe qui. Parfois quelqu'un que je rencontre, embelli au fil du temps et de la nostalgie. C'est fou ce que les gens prennent une aura colorée quand ils sont loin, on les imagine mieux qu'ils ne sont, c'est dangereux, alors j'essaie de pas penser... Mais j'arrive pas, je pense tout le temps, je suis une foutue machine à penser, un bidule qui produit des mots en moi, ça résonne comme dans une pièce vide et large, alors je m'entend encore et encore, parfois j'en ai marre de moi, alors je sors et j'écoute les autres. Ils sont marrants les autres, quand ils ont les mêmes idées que moi je suis content, quand ils en ont des différentes je suis curieux. D'autres fois il y a des gens qui n'ont rien à dire et je préfère quand ils ne disent rien, même si parler pour ne rien dire est parfois un de mes défauts que j'essaie de tourner en mon avantage en utilisant un langage emprunté, pas à moi, mais emphatique, limite redondant, enfin je sais pas, c'est à vous de voir, vous qui me connaissez... Mais me connaissez-vous vraiment ? Et est-ce bon de connaître les gens ? Je voudrais toujours être reflet de l'étonnement disait-elle, alors moi aussi je veux être ce reflet, la vitre sale dans laquelle tu te reflète, tu trouves que j'ai des beaux yeux, les tiens je les trouves galactiques, tu te trouves moche parfois, moi aussi, souvent. Mais c'est comme ça, c'est la vie avec ses petites travers, c'est ce qu'on aime, nos erreurs, nos faiblesses, avec parfois quelques points brillants qui scintillent ça et la, nos points forts. Mon point fort c'est parfois d'être faible, me montrer tel que je suis, avec mon imperfection en pleine gueule, je suis vulnérable et la tu fonds, comme une glace pistache.

Peut-on maîtriser une partie de son évolution ? La rendre molle au point de la modeler en ce que l'on veut qu'elle soit. J'arrive mal à saisir parfois les sens profonds et cachés des choses, tout m'apparaît derrière un filtre, ce beau filtre qui fait de ma pensée ce qu'elle est, une poétique déraisonnable et déraisonné. Mais si j'aime ça hein ? Peut-on me le reprocher ? Je est un autre, je suis moi, tu n'es pas toujours toi, moi non plus, nous sommes ce que nous voulons paraître être et nous sommes ce que nous pouvons comprendre. Au-delà de nos limites, c'est la terra incognita de la raison. Viendras tu explorer ma terra ?

J'ai besoin de balises, de points de repères, d'intimité partagée et de ciel étoilés. Si la brume pouvait se lever, ce serait pas mal, un sourire courberait le bas de mon visage, sorte de croissant lunaire plus chaud que froid avec lequel je pourrais peut-être t'embrasser, un jour, une nuit. Je vis dans cette attente sans rien n'attendre sinon le fantasme de l'instant qui croit avec le temps et s'éteint comme une mauvaise lumière dans un souffle de vent refroidit par l'automne déjà bien assis.

Lundi 29 octobre 2001

6h00 - Le jour est encore jeune, trop jeune pour écrire, détournement de mineur, à plus tard...

20h30 - Ondes téléphoniques, pré-nocturnes, j'étais heureux de t'entendre, je ne misais pas sur une si longue conversation. On a l'air de bien s'entendre, avec nos mots garnis et réceptifs. Nos idées folles, nos points goth, nos elfes et fées, notre humour absurde, notre sens de la logique un peu déformé, nos occupations, notre manque de liberté chronique, notre manque de l'autre. Dehors un soir calme, un horizon jamais plat, avec un bleu qui tire vers le noir, mon coeur s'ouvre et je te reçois, émissaire de l'azur.

Mercredi 31 octobre 2001

Hôpital des fées, rez de chaussée, accès directe, attente prolongée, métal froid contre peau chaude, pourtant la chaleur annoncée ne vient pas. Aiguille dans le bras, je regarde le plafond s'ouvrir, s'allumer par quelques soleils tiède. Mon coeur résonne, raisonne, je pense à rien, je suis vide, je me remplis d'une solution iodée. Les mots se pendent à mes lèvres et les ordres fusent.... Ne respirez plus... Respirez... J'y consens. Le corps est un objet, pas le patient, je suis un objet qui parle (peu) qui pense (trop), je repose tranquille scanné de toute part, jusque dans mes fuites. La fatigue me prend, au dedans de moi des rivières se forment et me font mal. J'abrège.

Elle vit au confluent d'un trou noir, là où la lumière est digérée et où les étoiles dansent entre elles dans une parfaite synchronicité ou un joyeux bordel. Elle est martienne albinos aux yeux verts, elle aime un fantôme qui n'existe que pour elle. Le monde est bien étrange, c'est comme ça qu'on l'aime, quand il désagrège le réel pour le colorer, le décolorer, le triturer, lui donner envie d'être autre chose. Défragmenter le quotidien, qui rallonge sa lumière jusqu'à nos yeux, étayant sa splendeur aux terrasses de notre imaginaire. Au balcon des ombres s'enlacent avant de s'aimer éternellement.

Elle a vécu en vésanie, peur de lui réécrire, elle sème des graines de tempête et trempe son temps dans le mien. "Les bons moments se perdent toujours", je n'y crois pas, et si ils se perdent où vont ils ? Y a t'il moyen de se trouver où ils vont, sans pour cela voler les bons moments des autres ? Tu explorais les mémoires, le subconscient, aujourd'hui est compensé par les rêves du passé se muant en futur lumineux, j'éclaire.

Vendredi 2 Novembre 2001

Chansons, je connais tout de vous, inflexion de voix, souffle court, plainte jugulée, coeur délivré. Je vous reconnais, bien, au détour des rues, ralentie par la foule, vous convenez au temps qui passe. Longueur, sans largeur, pas dénué de profondeur, chansons 3D, qui laissent un univers se construire, intensément.

Haute géométrie, laissée au hasard, délivré du geste qui dans sa fuite l'étreind puis la lache...

Shyna, qui es tu ?

Samedi 3 Novembre 2001

Impossible, bien sûr, de se détacher complètement du grillage des concepts et des perceptions humains à travers lequel nous appréhendons les choses, mais on peut tenter d'en prendre conscience... Audrey C.

Lundi 5 Novembre 2001

Cette fatigue, intense, médicale, fournie par les fabriquants d'inconscience, cachets ronds qui font pas tourner rond, dans ma cage je collectionne les pas en oubliant chacun fait la minute d'avant. Le courage me manque, la volonté m'ennuie, je fonctionne juste un petit peu, foutue maladie...

Elle est la, toujours à contre jour, on la devine, image sucrée dans l'ombre du jour. Les mots roulent, s'arrêtent aux feux, redémarrent sans fumée, sans crissement de pneus, habitués à une cadence, à pas d'homme, ou de femme, regorgeant de passé, de présent et d'avenir. Sensations, cigarettes tiedes, mourantes au bout des doigts, elle est belle, sait que je sais, n'attend rien de moi que des mots. Le froid nous enveloppe, elle se réchauffent en prenant des marrons, j'aimerais être rond et cuit, pour fondre dans sa bouche, me laisser aller et disparaître dans un rêve. Les portes se referment, elle disparaît avant moi, dans un vacarme quotidien, le temps me l'enléve encore une fois.

Mardi 6 Novembre 2001

Mon cerveau n'en fait qu'à sa tête, il remplit les espaces vides et me fatigue l'esprit à penser si fort... Je suis tout le temps crevé, ma maladie me rend de plus en plus larvaire, c'est étrange parfois ces rebellions que le corps vous inflige, mais c'est pas une rebellion, mais plutôt un abandon, il me quitte on dirait, pour un moment. Marre de prendre des médicaments, j'aurai demain des résultats des examens médicaux de Mercredi. On en saura plus sur le traitement, sans doute d'autres médicaments, chouette.
Je suis retourné à la piscine, trop de monde, pas assez de motivation, mais ça m'a sans doute fait du bien. Je sens le chlore, melé à mon parfum, j'en ferais craquer plus d'une, dans le noir :)

Mon cerveau n'en fait qu'à sa tête, j'écris n'importe quoi, pourtant m'evertuer à écrire si ce n'est pas intéressant ? Par plaisir de bouger les doigts ? Pour vous rebuter ? Pour remplir une plage que je n'aime pas voir vierge ? Non.... Quoi alors ?

J'ai encore pensé à A. Puis elle me manque, de A à M 13 lettres, obstacles à sauter, franchir, pour retrouver quelques heures ces petits instants, et cette complicité qui se gagne petit à petit, à force de mots, de sourires et de bétise. A n'est pas celle qu'on croit, car A est double.

Mercredi 8 novembre 2001

Mercredi a glissé et s'est perdu quelque part, entrainant jeudi dans sa chute, pas une grande perte, deux jours assez vides ma foi.

Vendredi 9 novembre 2001

Résidu vésical post sténose... Je ne veux pas déranger, je me range dans mon coin sinon je fais vite désordre. Patience

Samedi 10 novembre 2001

Les gens vivent, mal parfois, ici et ailleurs ils ralentissent leur train de vie, s'arretant à des gares pour ne plus repartir. Alors le vent tourne, il fait froid, un temps qui mord, qui fait flamber les jours mais ça fait mal, ça irrite parfois. La lumiére est blanche, comme certaines nuits, vidées de leurs rêves, remplis de soupçons affligeants, comme si mon corps me faisait défaut, qu'il travaillait contre moi. Au loin des bruits de guerre, en moi une bataille se prépare. Les bombes tombent, métal explosif, fumées blanches sur ciel tendre, bleu hiver. Nous sommes cette petite partie, avec des couleurs dans la main et le poing fermé, parce qu'on a peur de l'ouvrir.

Expo, corps sans visages, intérieurs rouges nuit, les yeux nous sortent de la tête, eux aussi. Objets inanimés aviez-vous une âme ? Une fois de plus, les corps ne nous appartiennent pas. A l'entrée de l'expo, un article :"Lorsqu'un être humain meurt, son cadavre est certes considéré par le droit civil comme étant un bien abandonné; mais il est soumis à des dispositions particuliéres. C'est ainsi qu'un médecin doit procéder à un examen visiel pour ..." Avez-vous tiqué sur le même mot ? Un bien abandonné... Ce qui veut dire beaucoup de choses. www.koerperwelten.com

Dimanche 11 novembre 2001

Pourquoi n'ai-je rien à dire ? Pourquoi je pense toujours à toi ? Pourquoi ?

Mercredi 14 novembre 2001

C'est bizarre à vous annoncer, mais je suis mort déjà depuis un bon bout de temps, personne ne semble le remarquer, se faisant hanter avec plaisir, retenant mon amitié comme on fait perdurer un souvenir, gelant ma présence en rallongeant un hiver conciliant. Je suis déjà là où chacun ira, sans me voir, un sourire barrant mon visage, circonspect parfois mais sincère souvent. Puis déjà quelque chose me manque, et si c'était toi ? Mais ni toi ni moi ne savons ce qui est nécessaire, juste ce qui est précieux, ça oui on sait, surtout le soir au moment de s'endormir, là la le sommeil rencontre les larmes et la où il se noie, pour nous faire plonger.

Vendredi 16 novembre 2001

La maladie déploie ses charmes, je me laisse faire, la fiévre monte chaque échelon, allant plus loin que moi, raturant l'espace qui m'enveloppe, l'enfer est decelable au thermomètre. Chaque année je renaîs, pour mourir ensuite, le sourire aux lèvres, le plein de souvenirs fait.

Lundi 19 novembre 2001

Toutes les filles s'appellent Audrey, chacune a une montre bloquée sur un autre fuseau horaire que le mien. Elles ne peuvent me situer, je suis à part, résolument différents et on aime ça sans m'aimer. Les choses sont désarmantes de facilité dans un monde qui se complique la vie indéffiniment. Entre les mots se cachent des sentiments, terrés les uns contre les autres, en conglomérat, ils attendent le bon moment pour entrer ou sortir c'est selon. Les drogues à accoutumence sont des petits péchés que l'on s'accordent, quand les sentiments obpenpérent à gagner du vide qu'on imagine toujours plus remplis, mais chargés d'émotion ils font de leur mieux pour transporter cet espace creux, que la lointaine attente affûte en un millésime encourageusement somptueux. On vilipende les mots, qui s'échappent un à un, sans souffle accordé, la bouche ouverte et les yeux mis clos, dans l'ombre on ne sait jamais, la où le soleil frappera.

Jeudi 22 novembre 2001

Retour en eaux troubles, piscine municipale, trop de monde, je suis dedans, de trop, court bouillon, ma température s'affole sans m'affoler, je surnage. Blessure au mollet, je vais boiter quelque jour, me donnant un air maladif, pour une fois que ça se voit et que mon sourire d'ange n'arrive plus à cacher les choses.

Vendredi 23 novembre 2001

Mes amis sont des êtres à part, me rappelant que je suis à part aussi, trop peut-être, me ramenant dans les mots d'Audrey, flattant mon ego de quelques phrases ajustées. Dans les nuits bruitistes aucune mélodie ne demeure, chacun est retenu dans son monde et je n'envie personne, je m'envie moi de ne pas avoir ce que je veux, mais ce que je veux n'est même pas consommable car indéffini.

Certains comprendront mieux que moi, trouveront un sens là où il ne réside pas, seront assez originaux pour aimer ou détester, s'accorder un délai tout en pensant avoir compris. Ma nature hermétique vous est ouverte, mais elle ferme à minuit, quand ma (dé) raison prend le dessus et que le temps abroge ma lutte, alors je laisse flaner les choses autour de moi, comme un ballet d'elfes, créatures invisibles aux sourires figés. J'appartiens à un autre monde qui ressemble à celui-ci en tout point, sauf que vous n'êtes pas la dans ce monde, uniquement des reflets de vous même, alors je sais que dans ce monde j'existe plus que vous et ça me fait peur parfois, mais juste parfois.

Samedi 24 novembre 2001

C'est l'hiver, mes sentiments hibernent. Lent. Tout à un rythme... On me dit accélére, alors je ralentis... Lent. J'anoblis la quête, je retrouve les secondes, le temps non linéaire, j'ai mon rythme. Toujours être ailleurs, incompris, avec des échos sourds qui lachent leurs vérités maudites, l'eau coule, de haut en bas, corniche à rêves qui se déversent là où ils doivent. Tu n'as jamais le temps, car le temps t'échappe, et me fais fuir. Je ne veux pas être prisonnier de mes sentiments.

Dans un autre monde, sur une étoile, soeur d'un petit prince, elle a ce que d'autres n'ont pas, avec ses grands yeux et son nouvel an à rebours, elle incarne les songes que l'on ne fait pas de peur de s'y perdre par plaisir pur. Encore hier elle me confiait : "je collectionne les moutons et je les change toujours de place comme ça ils ont l'air vivant" Le lendemain matin, j'entendais un mouton au loin, comme si ma planéte s'était rapprochée de son étoile.

Dimanche 25 novembre 2001

Rentre chez toi, l'orage gronde...

Lundi 26 Novembre 2001

La brume se marre, elle remplit tout, elle investit l'espace, rigole à gorge déployée dans son silence d'eau évaporée. Le charme discret est vénéneux, comme le regard de celle qui. On n'y voit goutte, nos yeux sont déja remplis, d'une pluie jeune qui brouille l'esprit. Les jugements novices cédent sous nos esprits rebels, pratiquant le délit, remplissant des poches d'immaturité. Notre devenir s'ettouffe. Immenses sont les flots qui redoublent de puissance quand le souffle reprend. Nos regards perdus au loin, l'esprit déja attaché aux dimension fantomes, songes grenat, pourpres et mauves, qu'une douce fin approche du doigt.

Si tu es heureuse, fais le moi savoir...

Mercredi 28 Novembre 2001

Aujourd'hui fausse compagnie à hier... et sans le savoir, le glaive tombe. Plus que 10 ans ici et tout sera terminé.

Vendredi 30 Novembre 2001

La résurection nous dévore, retenant les fils, marionettes conflictuelles, rebelles, courant ça et la dans le petit théatre. Les héros meurent jeune. Je suis immortel. Mon coeur convulsif me le rapelle, à chaque rythme qui s'accumule et m'accule contre la terrible vérité.

Il n'y a rien à comprendre sans les clefs, qu'une pierre cache un sous sol et que cette pierre après 3600 ans reviendra là où elle etait, parfaitement ronde, comme une bille.

Samedi 1er decembre 2001

Tomber encore et se demander si la lutte n'est pas vaine ? Attérir, ne pas penser à demain, conquérir les sourires d'autrefois, les transporter d'hier à aujourd'hui, leur donner une nouvelle espérance, fabriquer un lieu ouvert, avec de la pluie tiéde qui tombe, commander des légions, connaître le langage des insectes, savoir où vont les choses et d'où elles viennent. Fabriquer le secret puis le chercher, le comprendre, le démolir. Interpreter l'avenir dans les nuées, oiseaux en déroute, mécaniques et brillants sous l'azur d'un jour qui décline. Cacher le secret une fois de plus, perdre la raison avec et filer à l'anglaise sans dire un mot.

Dimanche 2 decembre 2001

Toujours du brouillard, ici et ailleurs. Elle ne paraît pas tellement à son aise, mais il est content qu'elle soit la, je les regarde, spectateur, absent, voyeur. Elle rentre dans une grande voiture rouge, ferme la portiére, regarde vers moi, nos yeux se croisent, la voiture démarre et emporte son visage.