Mon
visage inachevé vous contemple, ici commence ce qui ne devrait pas finir….
Un jour
double où rien ne se passe ni dépasse, où le quotidien remplace l’extraordinaire
et où l’original est tué à coup de glaives dans une aréne d’un temps jadis… Mon
dieu que je deviens pompeux avec toute cette philosophie poétique exubérante.
Puis-je suis comme ça, avec ce défaut qui est une qualité pour d’autres, tiraillé
entre le désir de changer pour favoriser certains contacts et tiraillé par le
désir de rester tel que je suis au risque de nourrir du vide encore longtemps…
Je suis
tellement fatigué que mon ame pourrait se détacher sans que je m’en rende
compte et aller gambader laissant ce corps épuisé à sa triste réalité. C’est
pourtant dommage, je fais tellement d’effort pour changer, physiquement, et je
suis pas encore content. Je pense que je le serai jamais. C’est la vie.
Une tristesse me ronge le cœur, elle vient d’ailleurs, ne vient pas de toi mais d’un autre toi qui sans cesse me rappelle ton absence
Depuis une
semaine déjà je suis triste sans trop savoir pourquoi… Une sorte de langueur
qui me hante et qui me fait dire que rien n’est plus comme avant, que je ferais
bien de ne plus résister à l’appel de la désertion et que toutes ces choses ne
me blesseront plus comme elles me blessent maintenant.
Mes sentiments
que je pensais étrangement portés à disparaître ressurgissent comme des bourgeons
qu’un printemps galactique auraient fait renaître après un hiver nucléaire.
Ma faculté
d’aimer me tenaille et me retient, comme ces tortures antiques que nous relate
la mythologie. Je suis Prométhée sur un rocher qui se fait dévorer le foie par
un aigle. Victime de mes choix…
Je suis le vent rugissant qui réveille la peur en vous et vous fait espérer un monde meilleur, calme et serein.
Je suis vapeur qui s’exhibe en nuage, laissant la pluie tomber sur les villes endormies
Certaines
personnes ressemblent à des anges, pourtant sans ailes, c’est elles qui vous
les donnent. Rien de neuf sous le soleil Icare, nous tombons toujours quand
nous nous approchons trop près de ce qui pourrait nous rendre heureux. Le
bonheur ça se vit de loin, par l’intermédiaire des autres. Je vis spectateur
dans un monde d’acteurs. Chacun joue ce qu’il a appris, souriant tour à tour à
chaque opportunité et rassemblant dans un répertoire la nostalgie du passé
dépassé.
Je me
désolidarise avec cette espèce, je perds mon identité, je ne sais plus qui je
suis. Je ne trouve plus mes mots depuis quelques temps, ça me fait peur, comme
si le début de la fin était amorcé, machine aux rouages implacables qui me
broie lentement mais sûrement.
A ceux qui
même, ne m’en voulez pas, de ce que je pourrais dire ou faire.
Merci à ceux
qui restent.
lundi 10
juillet 2000
« Les mots s’enchaînent, prisonniers à temps complet, de mes ruptures secrètes… »
Je me suis
remis à écouter le cd de Cyclamen Valley, qui je le rappelle est un de mes groupes.
Me replonger la dedans m’a fait réaliser que j’avais fait quelque chose de
bien, que la musique est avec l’écriture une des rares chose personnelle qui
subsiste, la photographie à ce titre est déjà moins personnelle, car elle n’est
que l’encadrement d’un moment capté par un individu. Pourtant ces médias ne
cessent de me fasciner et j’aime m’exprimer par eux. Mais avant tout j’aimerais
quelqu’un avec qui partager ça physiquement, lui parler et ne pas devoir
communiquer avec les gens à l’aide d’un clavier. A côtoyer des gens que l’on
pense virtuel on devient virtuel aussi, on s’oublie, les mains prennent une
importance étonnante, et les doigts doivent sans cesse avoir la dextérité
nécessaire pour pouvoir suivre. Dans la vie, la parole suffit, elle est simple,
parfois efficace et elle transmet une foule d’émotions. Si seulement je pouvais
utiliser cette voix plus souvent, elle est la, à se tapire dans ma gorge, comme
un animal blessé qui aurait appris à avoir peur des hommes, pourchassée sans
cesse par la cruauté du monde. Pourtant, la cruauté si elle peut encore me
blesser ne me fait plus peur, et c’est fort et fier que je lui fais face,
attendant qu’elle me laisse encore de ces cicatrices dont j’aurai la fierté de
me remettre.
J’aime si peu
de choses en plus, pourtant quand j’en ressort quelque chose, quand ma musique
surnage et remonte à la surface il m’arrive de pleurer, comme si cette musique
était composée par un autre que moi, a vrai dire, nous sommes peut être
l’instrument de quelque chose de plus grand, de plus intense que nous même. Moi
j’ose espérer que cette chose plus grande, cette énergie pourra me donner à
voir sur le bout du chemin un regard amical, une voix sincère qui me dira
qu’elle me comprend et que je suis son complice dans la tourmente minuscule
qu’est notre vie.
Mardi 11
juillet 2000
Tu veux des images de jours meilleurs ? Je te les charge ? (Douglas Coupland - Microserf)
J’ai enfin revu
Bruno, je lui ai apporté une entrée de crevettes géantes, du saumon et des
épinards. On s’est cuit le tout à la vapeur. Parfois des plaisirs simples entre
amis arrivent à nous réarrimer dans la réalité.
Nous avons
finis par visiter deux centres sportifs, de musculation. Le dernier se trouve
au 7e etage d’un hotel tres luxueux. Je pense que ce dernier aura
notre faveur.
Mercredi
12 juillet 2000
J’ai reçu une
lettre de Martine. Elle a joint une photo. Je ne savais pas qu’elle pouvait
encore me faire souffrir, pourtant mon cœur c serré pendant des heures et il me
fait mal encore. Je me sens brisé, meurtris avec cette douloureuse impression
que tout ce que j’ai vécu apres elle ne fut que promenade sans interêts,
flanerie et vagabondage.
A savoir si
j’ai envie de la revoir, oui l’envie demeure, mais est-ce bien sérieux ?…
Je me sens une
fois de plus au bord d’une faille, petite bille prete à rouler loin, dans un
vide qui ne ressemble à rien.
Je suis
définitivement en dehors de votre réalité et de vos préoccupations, je vis dans
mon monde.
Jeudi 13
juillet 2000
J’avais
l’impression de ne pas exister, j’étais bien, perdu dans un monde sur K7
enregistrée, la télévision est un bon neuroleptique.
Etrangement
les propositions se succédaient, c’est un fait assez rare, mais j’allais enfin
revoir du monde. Puis Sebastien, un de mes meilleurs amis qui n’avait pas donné
signe de vie ou si peu depuis 4 ans (suite à un voyage en Inde et autres
préoccupations). Le recontactant, me voici amené à le rencontrer à nouveau.
D’un autre coté, Eric dit le Pixiste, également rescapé de mon adolescence
pleine d’amis. C’est tellement bizarre, ils n’ont pas tellement changé, peut
être un peu plus sérieux, mais bon je pense l’être un peu devenu aussi. Nous
sommes allés avec Pierre (TommyGun) et Bruno. Au moment d’arriver, je fus pris
d’angoisse, je ne voulais plus y aller, je voulais m’échapper, me transformer
en courant d’air et partir par l’entrebaillement d’une vitre… Je deviens vite
aggressif en ce moment dans mes crises d’angoisse.
Je réalise avec
joie et jalousie que Sébastien à une vie, une amie, des amis, un entourage, des
occupations… Qu’est ce que je peux jalouser ces gens, je lui en veux presque.
Il m’avoue
voir souvent des gens et me dit que si il était à Bruxelles il serait sans
doute dans le même cas que moi, Bruxelles est merveilleuse pour le travail mais
pour se faire des amis c’est autre chose, à moins d’etre étudiant ou DJ.
Nous avons
vu un feu d’artifice, je n’ai pas de mots pour raconter cela, c’était à la fois
décevant et grandiose. Je dois être blasé de tout.
Nous avons
passé la nuit sur le sol, entourés de jeunes chats qui nous sautaient dessus,
c’était un moment magique. J’adore les chats, nous nous sommes amusés. Comme
ils étaient noirs, j’avais l’impression que la nuit avait pris forme et qu’elle
jouait avec moi.
J’ai dit à
Sébastien que je ne comprenais pas quelle force me maintenait encore en vie,
c’est la chose que je recherche, pourtant j’ai en moi en ce moment quelque
chose que je ne comprend pas, vous ne pouvez pas imaginer, c’est comme si on
passait à un niveau de conscience différent, c’est à la fois effrayant et
merveilleux, savoir qu’on ne sera plus jamais comme avant, mais aussi plus
jamais comme aucun humain. Ni meilleur, ni moins bon mais différent. Je suppute
mes neurotransmetteurs en folie et sans
doute un
manque flagrant de sérotonine de me donner ces idées la. Pourtant je ressens
les choses différemment, sans doute à passer des heures d’exercices à ressentir
les choses, à devenir plus qu’humain. Alors que la plupart des gens pensent à
regarder la télé sans comprendre, se promener indolemment, aller boire des
verres, je passe tout mon temps à travailler mon esprit et mon corps, ne me
donnant que rarement un répis. J’ai hâte de tester mes nouvelles « fonctions »
sur quelqu’un.
La soirée
était morne, j’étais absent, laissant ma présence vide éclater, volontairement
inintéressant, ne participant à rien, laissant les fléches du temps se perdre
dans un vide que je voulais galactique, renonçant presque instantanément à tout
dialogue et toute humanité. Je suis déjà en dehors, je vous observe, ici et
ailleurs.
samedi
15 juillet 2000
Je pensais
rencontrer du monde, c’était prévu. Mais Bruno et TommyGun étaient trop
fatigués pour faire quoi que ce soit. C’est la premiére fois depuis des années
qu’on m’invite à 2 annifs en même temps, j’aimerais tellement leur donner un
peu de mon energie. J’ai raté une des rares occasions de trouver des gens avec
qui communiquer ce soir. Je suis rendu à ma prison, ma solitude. Comment vous
expliquer cet état qui m’envahit ?…
Si je devais résumer, je dirais que certaines tristesses sont tellement
fortes que pour s’exprimer elles recouvrent le visage parfois trompeur d’une
joie atone et enivrante.
J’aimerais
parfois oublier que ma vie est ce qu’elle est et me souvenir plus souvent que
tout changera sans doute fin octobre, si je tiens le coup d’ici la.
Pourtant, que de changements en cours, d’ici 6 mois ou un an, ma transformation
sera je l’espére effectuée.
[22:15]
<Night04> tu penses qu'il y a des lacs salés en Andalousie ?
[22:15]
<Night04> parrait qu'on saurait pas se noyer dans la mer morte, on flotte
[22:16]
<Night04> moi j'aimerais être une de ces choses mortes qui font flotter
les autres
[22:16]
<carolune> oh...
[22:16]
<Night04> c'est marrant comme tu m'inspires
[22:16]
<carolune> moi j'aimerais pas
[22:16]
<Night04> moi je le suis déja
[22:16]
<carolune> mais non, t'es pas mort
[22:16]
<Night04> je vais renaitre
[22:16]
<carolune> t'es tout beaucoup vivant
[22:16]
<carolune> :)
dimanche
16 juillet 2000
Tout le
monde a décidé de m’abrutir de conseils sans valeurs, mais l’intention y est.
Je suis partagé entre l’envie de penser qu’ils font cela pour m’aider en tant
qu’ami ou peut-être pour profiter enfin de l’occasion de se sentir utile. C’est
un sentiment tellement réconfortant être utile. J’aimerais l’être un peu plus,
mais je suis tellement fatigué…