Zone de Texte: LE CONSENTEMENT DU SOUVENIR

 

 

Gagner le consentement du souvenir, abriter l’honorable importance, la tenir au chaud, respirer en elle et se taire. Je pourrais devenir celui qui contente et ravive les intentions du bien, celui qui reste enivré d’éternité…

 

 

      Ramener l’instant, se garder du doute, obtenir ce qu’il y a à désirer, sous les étoiles, d’une main preste se retenir d’enflammer les esprits… Comprendre, parler, retrouver la raison qui perdue il y a peu est revenue à la charge pour nous alourdir de ses rigueurs. Elimer la surabondance, trouver la mesure qui emboîte le pas aux affaires éminentes, la lutte cesse pour une année terrible de transports virtuoses.

 

La signification réelle, réside dans les sous-entendus, ce qui ne se dit pas et ce qui se pense sans s’expliquer. Le secret habite une région inexplorée qui résiste à toute investigation normale.

 

Dans mon cœur, une raison secrète qui résiste à l’ambition de sortir…

 

Elle apparaît et disparaît aussi souvent qu’un songe, mais sous ses auspices, le malheur me guette, il lorgne de l’œil en ma direction facile et trouve les coups d’éclats qui me minent et m’empêchent d’exister.

 

Mais le tendre existe, il résiste, se mêle à moi et me dévore autant que je la dévore, corporation impatiente de se livrer à l’envi de ma solennité mélancolique, grande abordeuse d’âme en déperdition, il se peut que dans l’heure, je me fasse l’artisan de mes réflexions amères sans pour cela la toucher ni la ramener à moi, amant déçu et tenace…

 

Encombrante dextérité d’être, je m’occupe de moi du mieux que je peux, même si je délaisse certains aspects inaudibles car trop lointains. Le bruit furieux de cette passion en lice, maintenant enfermé, se donne des airs de grillon captif, un songe d’été à venir, malmené, errant, tonitruant dans sa volonté d’aboutir et de se redéfinir sans cesse.

 

Adorer ses silences, ses contemplations stables, ses fabrications d’êtres en sursis et moi absent du bûcher, je me brûle pourtant les ailes, passionné que je suis…

 

Alors pour elle, le soir applique une tendre imprudence sur nos invisibilités respectives, je rêve d’elle sans elle, je me la remémore, prisonnier d’un souvenir estimé qui déroute bien des sens. Je conquière un amour excentrique, affrontant les étoiles guerrières et la nécessité du vide, je prie, fidèle à mon cœur, pour un rapprochement d’équité qui nous feraient connaître la tendresse et les sentiments du monde.

 

Chaque soir, absout des certitudes, je l’invoque sur le débarcadère fatidique qu’une lune ronde ouvre.

La brume éveillera quelque chose d’audacieux, les herbes réagiront sous nos pas, la chaleur gardée se distribuera pas contrariante, elle nous garantira profondeur et innocuité, vers un astre meilleur et complaisant.