Insomnie…
Elle
s’avance, ralentit, garde quelques pas pour elle, elle redémarre, laisse
entrevoir le fond de ses pensées.
Amarres
perdues dans des abysses bleutées, les larmes n’arriveront pas au plafond,
elles
restent et se laissent abuser encore une fois.
Ironie
du tendre, je ne pense plus penser, mes armes sont votre faiblesse
contrebalancée
par
la superbe notion d’élite maintenant accordée…
Sentir
chaque vent se crisper dans le labyrinthe du corps, étonner encore dans les
refuges du temps,
s’alimenter
de rêves froids de la veille, regarder défiler les lames affûtées, se dire
qu’il en a bien une pour moi.
Renforcer
la certitude que tout doit finir un jour.
Calmer
les choses, se rendre à l’heure dite, sous une lune cruelle, lumière tendre
mais froide.
La
nuit, nos jours sont en danger !
J’appelle
à la haute clarté, je vis, je tremble, j’élabore des lois nouvelles,
construites sur un passage d’argent.
Elle
y laisse des plumes, ange de miséricorde, lassée de son exil, placée dans le
nid des certitudes enfin atteintes.
Elle
prie pour le devenir en sursis. S’épauler une fois de plus…
Peur
du vide ? Alors je saute sur l’occasion !
S’absoudre
de tout danger, se réhabiliter à la grâce de vivre, redevenir celui qui vit,
celui qui espère encore quelques faveurs sentimentales aux larges sentes
exquises d’un automne primordial. Elle se tient là, en même temps que moi. Les
nuits sont doubles quand nous regardons ailleurs. Laissons le tendre nous
guider, semer les pas trahis, rejouer une fois de plus la superbe comédie
d’autrefois. A aimer encore sans apprendre…