LIVRES |
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Toute ma vie A vingt ans, Alison mène l'existence d'une "fille
à papa" -à ceci près qu'elle ne voit jamais son père, un businessman surmené
et amateur de fruits verts. Cours de théâtre, fêtes, dragues, la liste des
activités auxquelles se livre Alison tiendrait sur une carte de crédit.
Pourtant le cynisme d'Alison n'est que le masque d'une fragilité extrême.
Et ces confessions d'une enfant du siècle, égarée dans la nuit new-yorkaise,
reflètent les multiples tentations qui la guettent. Parce qu'elle se refuse
à confondre ligne de vie et ligne de coke, à mélanger le sexe et les affaires
de coeur et à prendre l'indifférence pour le début de la sagesse, Alison
risque le pire : la solitude, quand la neige tombe sans fin dans une blancheur
d'hôpital. |
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Trente ans et des poussières C'était à Manhattan, dans les
années 80. Corrine était courtière en Bourse; Russell éditeur. Ils avaient
trente ans et des poussières. Leurs amis les trouvaient beaux et spirituels.
Mais... Mais Corrine a voulu des enfants et Russell n'était pas prêt. Jeff
s'est remis à prendre de la dope, Trina Cox est arrivée, et soudain, tout
s'est mis à déraper. Ce n'est pas grave, ont-ils pensé. Juste une petite
erreur de script. Ils n'avaient oublié qu'une seule chose : dans la vie,
on ne tourne pas une deuxième fois les scènes ratées. Le 18 octobre 1987,
les golden boys se jetaient du haut des immeubles, à Wall Street. |
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Présentation du livre par Jacques-Pierre AMETTE Trente et
des poussières a un charme particulier pour décrire le monde intello-branché
de Manhattan sous les années Reagan. Le livre raconte l'ascencion d'un couple
dans le monde de l'édition. L'auteur sait de quoi il parle. Car l'édition,
aux Etats-Unis (mais cela vient aussi, chez nous), est un mélange d'empires
rachetés par de sauvages OPA, une annexe de Wall Street, où les directeurs
littéraires sont obligés, parfois, de se comporter en carnassiers d'affaires.
L'originalité du livre est de placer au milieu de ces intrigues multiples
un couple délicieux au charme byronien, au romantisme tendre : Russell et
Corrine. Lui est un Julien Sorel de l'Arkansas, qui veut passionnément être
admis dans le paradis de l'édition pour y régner. Il s'empêtre dans ses
ambitions contradictoires et pense, comme Fitzgerald, que les riches sont
différents. Il aura beaucoup de mal à garder une petite particule d'âme.
Dans ce genre d'histoire, c'est le coeur qui lâche... Elle, Corrine, travaille
parmi les golden boys. Mais, derrière son ordinateur et ses courbes analytiques
du Dow Jones, elle semble chaste, orpheline, transférant vers l'orgueil
de classe ce que sa chair ne fait pas. Cela lui donne une sorte de distance
très humaine. Il y a aussi l'éternelle bonne copine, Trina Cox, qui couchera
avec Russell pendant la foire de Francfort, et le vieux copain, enfant perdu
d'une génération trop dorée, qui court d'une cure de désintoxication à l'autre.
Il mourra dans l'envers du paradis, avec un atroce lyrisme souriant. Tout
le charme du livre tient dans la fragilité des personnages, leurs fêlures,
leur innocence brisée, leurs subites bouffées de tendresse, leur lucidité
ironique, et une manière de se dédoubler pour mieux voir que leur ascension
sociale est le deuil de leur jeunesse. Le plus réussi du livre? Les glissements
nocturnes de ces personnages dans un Manhattan qui semble filmé par Woody
Allen. Russell et Corrine sont encore des enfants qui jouent avec les téléphones
sans fil, les sentiments des autres et un argent qu'ils n'ont pas. On leur
pardonne beaucoup parce que l'auteur les aime et nous fait sentir leur fraîcheur,
leur chasteté radieuse, leur mélancolie de jour de neige. Ils croient à
l'avenir du monde parce qu'ils boivent des cocktails au bar du Plaza...
Enfin, sans que le livre soit un grand panorama du New-York des années 80,
il est assez malin pour bien nous restituer le ton de ces "années folles"
qui semblent, avec le mini-krach boursier d'octobre 1987, nous donner une
nouvelle version des "années Zelda". L'argent, l'alcool, la vie à crédit
et le tapage nocturne, tout contribue à créer l'illusion que Scott, Zelda,
Hemingway font la bringue une dernière fois grâce à un jeune homme surdoué
qui les a fort bien lus. En tout cas, Jay McInerney a écrit un grand roman,
drôle, sensible, vrai, plein de charme rapide, de gros chagrins, parlé comme
on parle, senti comme on sent aujourd'hui. Et qui inscrit une fois de plus
New-York au coeur des choses, puisqu'on y trouve les chemises de chez Brooks
Brothers, les films de Woody Allen et les romans d'une nouvelle génération
perdue. |
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Le dernier des Savage Will Savage est un personnage
plus grand que nature. Sa biographie est un roman. Rebelle sudiste, milliardaire
hippie, ami des Black Panthers, il traverse les années 70 comme un météore,
laissant dans son sillage des amours fracassées, des espoirs déçus, des
amitiés fanatiques. Son existence tient à la fois du soap opera et de la
tragédie grecque. Patrick Keane, son confident calme et introverti, est
aussi son mémorialiste et nous entraîne des juke-joints du delta du Mississippi
aux scènes de guerre civile qui marquent la décennie, dans une Amérique
où s'affrontent l'Ancien et le Nouveau, la justice et la liberté, le sens
de l'honneur et la tentation de la trahison. |
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Glamour Attitude Sexe, Pouvoir, Argent, Célébrité
sont les quatre commandements de la religion des années 90. Elle a son Vatican
-New-York-, ses grandes prêtresses -publicistes et rédactrices en chef-,
et surtout ses idoles : les top-models, traînant dans leur sillage une suite
composée de courtisans, d'agents, d'attachées de presse, de gardes du corps,
d'avocats, etc. Connor McKnight observe cette faune avec un mélange de perplexité,
de détachement et de mépris. Rédacteur "people" dans un magazine féminin
et fiancé d'une idole, il se veut différent et rêve sa vie. En apparence,
rien ne le distingue des autres, sinon une certaine aptitude à souffrir
et l'aisance que confèrent les études supérieures. En réalité, son intelligence,
sa gentillesse et son absence totale de sens pratique font de lui un déviant
: il n'a en effet rien à vendre. Connor survivra. On ne peut en dire autant
de son âme, ni de son désir de devenir écrivain. Dans Trente ans et des
poussières, McInerney se penchait sur le sort douloureux des golden boys
des années 80. Les personnages de Glamour Attitude sont moins innocents.
Ici, tout est faux : les sentiments sont truqués, les réputations usurpées,
les visages liftés, les corps siliconés. Parce qu'il en connaît tous les
détours, Jay McInerney se fait le chroniqueur de ce monde dont il dénonce
les tics et le toc, avec une sorte de jubilation féroce : Glamour Attitude
est une comédie new-yorkaise étincelante, sophistiquée, quelque part entre
Truman Capote et Woody Allen. |