LE SUAIRE DE TURIN

Le Suaire de Turin est une grande pièce de toile 437 cm de longueur et de 111 cm de largeur, très anciennes et très particulière. On l'appelle "Linceul" ou "Suaire" (en italien "Sindone", en anglais "Shroud") parce que, selon toute évidence, cette toile a servi à envelopper un corps après la mort. Ce suaire est très ancien.

Il est composé de plusieurs morceaux. Le plus grand mesure 4,36 mètres sur 1 mètre, un autre fait 4,36 mètres sur 9 centimètres et il a été rajouté avant 1357, sans doute afin de rendre l'ensemble symétrique en recentrant l'image. La face externe du Linceul a été doublée en 1534 par de la toile de Hollande et 22 morceaux de toile d'autel ont servi à "colmater" les traces de l'incendie de 1532. Le tissage est un sergé 3/1 à chevrons en arêtes de poisson tel qu'il se pratiquait au Moyen-Orient au premier siècle. Il a été tissé sur un métier à pédale de l'antiquité. Le lin a été blanchi après son tissage alors qu'à partir du VIIIe siècle le lin était blanchi avant d'être tissé.

On y voit les traces de l'incendie de 1532, les brûlures rapiécées, les marques laissées par l'eau, et d'autres trous résultant d'un incendie antérieur à 1192. Tout le long de la marge qu'on indique conventionnellement comme marge supérieure (on expose en effet le Saint Suaire avec l'empreinte antérieure à gauche par rapport à ceux qui le regardent) on a cousu, il y a très longtemps, une bande du même tissu que celui du Saint Suaire. On ignore la raison de ce rapport de tissu, bien qu'on ait formulé de nombreuses hypothèses à ce sujet. Au deux bouts, cette bande présente de nombreuses lacunes, sous lesquelles on peut apercevoir le tissu de Hollande. Dans ce cas aussi on ignore les circonstances et la raison de ces mutilations, qui sont anciennes, sans aucun doute. Le long de la marge inférieure de la lacune qui est située en haut à gauche par rapport à ceux qui regardent le Saint Suaire se trouve la zone d'où on effectua les deux prélèvements de tissu les plus récents: en 1973, pour des analyses sur la typologie du tissu, et en 1978 pour la datation avec la méthode du carbone 14.

Sur le Saint Suaire, on peut remarquer quatre séries de brûlures de forme circulaire, elles aussi avec une disposition symétrique, qu'il est impossible de faire remonter aux dégâts occasionnés par l'incendie de Chambéry en 1532. En effet, la disposition de ces brûlures, qui est différente par rapport à celle des brûlures de Chambéry, renvoie à un autre système de pliage. Ces brûlures sont sans aucun doute antérieures à l'incendie de 1532, puisqu'elles sont déjà documentées par une copie picturale du Saint Suaire réalisée en 1516 et actuellement conservée à Lierre, en Belgique. Les lacunes n'ont pas été réparées, à la différence de ce qui a été fait pour celles de Chambéry. Au-dessous de ces lacunes, en effet, on aperçoit le tissu de Hollande sur lequel on a cousu le Saint Suaire pour en renforcer la structure au cours de la "restauration" qu'on a effectuée en 1534.

Dans la Sainte Chapelle de Chambéry, le Saint Suaire était conservé replié dans une châsse en argent. Une goutte de métal fondu qui a coulé sur le Linceul en a transpercé tous les replis et a détruit le tissu. C'est ce qui explique la répétition symétrique de ces lacunes en forme de triangle si caractéristiques. Les deux lignes de brûlure noires qui courent sur les deux côtés de la figure sont dues au contact avec la paroi surchauffée de la châsse. Les lacunes ont été réparées par les Clarisses de Chambéry en 1534; celles-ci ont cousu des rapiéçages, que l'on peut reconnaître grâce à la couleur et à la trame du tissu, qui sont différentes par rapport à celles du Saint Suaire. Le tissu autour des rapiéçages est plus sombre, parce qu'il a été fortement roussi par la chaleur. Ce sont toujours ces moniales qui ont cousu le Saint Suaire sur une toile de Hollande.

Au cours de l'incendie de 1532, afin de pouvoir transporter la châsse et de mettre le Saint Suaire à l'abri, il fut nécessaire d'utiliser de l'eau. Celle-ci pénétra à l'intérieur de la châsse elle-même et mouilla la quasi-totalité du Linceul. Les sept zones en forme de losange que l'on peut voir aujourd'hui sur le Saint Suaire représentent en effet les quelques endroits qui ont échappé à l'eau. Même dans ce cas, on voit que les traces sont répétées à cause des replis du linceul. Le bord de la tache a une forme en zig-zag à cause des substances qui se trouvaient sur le linceul et que l'eau a transportées. La disposition des taches d'eau a fait supposer qu'il y a eu plusieurs occasions où le Saint Suaire a été mouillé.

Sur ce tissu, on distingue à peine l'image négative, jaune pâle, de la silhouette du corps d'un homme nu dont la face et le dos sont opposés par le sommet de la tête. Ses mains sont repliées sur son pubis. L'homme porte les stigmates, traces rosées pâles aux contours distincts, de Jésus-Christ tels qu'ils sont décrits dans les évangiles.

L'histoire supposée du Linceul avant 1357

Sur plus de 13 siècles d'histoire manquante,il serait illusoire de penser qu'un jour tous les événements seront connus. Il restera donc toujours des incertitudes.

  • Les évangiles canoniques:
     

    • Matthieu, 27 57-60 :

      "Le soir venu, il arriva un homme riche d'Arimathie, nommé Joseph, qui s'était fait, lui aussi, disciple de Jésus.
      Il alla trouver Pilate et demander le corps de Jésus.
      Alors Pilate ordonna qu'on le lui remît.
      Joseph prit donc le corps, le roula dans un linceul propre et le plaça dans le tombeau tout neuf qu'il s'était fait tailler dans le roc ; puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla.
      "

    • Marc, 15 42-46 :

      "Déjà le soir était venu et comme c'était la veille du sabbat, Joseph d'Arimathie, membre notable du Conseil, qui attendait lui aussi le Royaume de Dieu, s'en vint hardiment trouver Pilate et demanda le corps de Jésus.
      Pilate s'étonna qu'il fut déjà mort et, ayant fait appeler le centurion, il lui demanda s'il était déjà mort.
      Informé par le centurion, il octroya le corps à Joseph.
      Celui-ci, ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans une tombe qui avait été taillée dans le roc ; puis il roula une pierre à l'entrée du tombeau.
      "

    • Luc, 23 50-54 :

      "Survint alors un membre du Conseil, nommé Joseph, homme droit et juste.
      Celui-là ne s'était associé ni au dessein ni aux actes des autres.
      Il était d'Arimathie, ville juive, et attendait le Royaume de Dieu.
      Il alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus.
      Puis il le descendit de la croix, le roula dans un linceul et le plaça dans une tombe taillée dans le roc, où personne encore n'avait été mis.
      C'était le jour de la Préparation, et déjà pointait le sabbat.
      "

    • Jean, 19 38-42 :

      "Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des juifs, demanda à Pilate l'autorisation d'enlever le corps de Jésus.
      Pilate le permit. Ils vinrent donc l'enlever.
      Nicodème vint aussi ; c'est lui qui précédemment était allé de nuit trouver Jésus.
      Il apportait un mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres.
      Ils prirent le corps de Jésus et l'entourèrent de bandelettes, avec les aromates, selon la coutume funéraire juive.
      A l'endroit où il avait été crucifié, il y avait un jardin et dans ce jardin un tombeau neuf ; personne n'y avait encore été mis.
      "

  • A partir des années 30 , il y aurait eu un portrait de Jésus à Edesse ( Urfa en Turquie, près de la frontière syrienne ).

  • En 57, il disparaît suite aux persécutions dont sont victimes les premiers chrétiens.

  • En 340, Saint-Cyrille de Jérusalem, dans ses Catéchèses, rapporte :
    "...les témoins de la résurrection : la roche rouge veinée de blanc et le Linceul."

  • Entre 525 et 544, au cours de travaux de reconstruction consécutifs à une inondation, on retrouve ce qui sera appelé le Mandylion, caché dans l'épaisseur d'un mur. Selon l'écrivain grec, Evagre le Scholastique ( 527-600 ), ce voile "acheiropoïète", "non fait de main d'homme", présente un portrait de Jésus.

  • En 639, après la prise de la ville par les musulmans, il est transféré à Constantinople.

  • En 726, malgré l'occupation musulmane, sa présence à Edesse est de nouveau signalée par Saint-Jean de Damascène.

  • Le 15 août 944, après le siège d'Edesse par l'empereur romain Lécapène, le Mandylion est ramené en grande pompe à Constantinople à l'église Sainte-Marie du Phare puis à Sainte-Marie des Blachernes, où il sera exposé soit déplié soit replié dans un cadre ne laissant voir que le visage.

  • La présence du Linceul, qu'il soit assimilé ou non au Mandylion est rapportée par plusieurs témoins.

  • Le 12 avril 1204, les croisés pillent Constantinople, le Mandylion et/ou le Linceul disparaissent.

  • On retrouve la trace du Linceul à Athènes de 1205 à 1207, où il aurait été ramené par le duc Othon de la Roche.

  • Dérobé lors du pillage de Constantinople en 1204 par la famille de la Roche, il devient propriété de la famille de Charny.
    Plusieurs hypothèses expliquent comment :

    • Soit le duc d'Athènes, Othon de la Roche, l'a envoyé en 1208, à son père, près de Besançon où au moins une copie aurait été faite ( le fameux faux Linceul de Besançon qui sera détruit en 1794 ).
      En 1340, l'arrière-petite-fille d'Othon de la Roche, Jeanne de Vergy, épouse Geoffroy Ier de Charny.

    • Soit Geoffroy Ier de Charny en prend possession au cours de l'un de ses voyages à Athènes.

    • Soit par l'intermédiaire des Templiers.

La localisation d'un Suaire, considéré comme le Linceul du Christ, est assurée à Constantinople depuis 1080. Ian Wilson a proposé d'identifier le Suaire avec la célèbre image d'Edesse, appelée "mandylion". Il s'agissait d'un linge reproduisant le visage du Christ et conservé à Edesse. Le linge aurait été plié, selon Wilson, de manière à ne laisser voir que le visage; à l'époque, tout ce qui était cadavre était considéré comme impur, et l'on aurait masqué les deux images du corps

  • En avril 1349, Geoffroy Ier de Charny écrit au pape Clément VI pour lui faire part de son intention de construire l'église Sainte-Marie de Lirey en hommage à la Sainte Trinité pour son évasion alors qu'il était prisonnier des anglais. La collégiale sera achevée en 1353. Geoffroy Ier de Charny meurt à la bataille de Poitiers le 19 septembre 1356.

  • Sa veuve organise les ostentions du Linceul entre 1357 et 1370 à Lirey, ce qui lui procure des revenus conséquents.

  • En 1370, l'évêque de Troyes, Henri de Poitiers interdit les ostentions sous prétexte que le Linceul doit être faux puisque les évangiles n'en font pas mention (?).

  • En 1389, Jeanne de Vergy, qui entre-temps a épousé en secondes noces Aymon de Genève, l'oncle du pape Clément VII, reçoit de ce dernier l'autorisation de reprendre les ostentions.
    Cela provoque la colère du nouvel évêque de Troyes, Pierre d'Arcis tenu à l'écart. Il ordonne la cessation des ostentions mais le clergé local refuse d'obtempérer et va même se plaindre auprès du pape qui impose à l'évêque le "silence perpétuel" sous peine d'excommunication.
    Pierre d'Arcis en appelle alors au roi Charles VI qui ordonne la saisie du Linceul, mais le clergé de Lirey n'obtempère toujours pas et poursuit même les ostentions.
    En dernier ressort, l'évêque adresse au pape son fameux "Mémorandum de Pierre d'Arcis" dans lequel il affirme que "ce linge habilement peint sur lequel, par une adroite prestidigitation, était représentée la double image d'un homme avait été fait pour attirer les foules afin de leur extorquer habilement de l'argent".
    Il affirme que son prédécesseur a enquêté et "qu'il a fini par découvrir la fraude et comment le linge a été astucieusement peint, la vérité étant attestée par l'artiste lui-même".

  • Le pape Clément VII autorise néanmoins les ostentions publiques par sa bulle du 6 janvier 1390 :
    "...Enfin celui qui fera l'ostention devra avertir le peuple au moment de la plus forte affluence et dire à haute et intelligible voix, toute fraude cessant, que ladite figure ou représentation n'est pas le vrai Linceul de Notre-Seigneur, mais qu'elle n'est qu'une peinture ou un tableau du Linceul qu'on dit avoir été celui du même Seigneur Jésus-Christ."

  • Pour échapper aux ravages de la guerre de Cent Ans, les héritiers du Linceul, les chanoines de Lirey, le confient à Marguerite de Charny qui l'emmène à différents endroits jusqu'en 1453 à Genève. Malgré les nombreux procès elle refusera toujours de rendre le Linceul.
    Elle le vend alors à Anne de Lusignan, épouse du duc Louis Ier de Savoie.

  • Les ducs de Savoie conservent auprès d'eux le Linceul notamment dans leur capitale Chambery où le Saint-Linceul apparaît officiellement dans l'inventaire des reliques de la Sainte-Chapelle le 6 juin 1483.

  • En 1506, le culte public du Linceul est approuvé de nouveau et reconnu comme "unique linceul dans lequel Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même fut enveloppé au tombeau" par la bulle du pape Jules II du 26 avril.

  • De nombreuses copies sont faites notamment le "Linceul de Lier" en 1516 dû à Van Orley.

  • Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1532, le Linceul est pris dans le violent incendie qui ravage la chapelle où il est entreposé dans un reliquaire d'argent dont l'une des parois commence à fondre. Il sera copieusement arrosé pour sa sauvegarde et en conserve encore de nos jours les traces.

  • En 1534, sa restauration est confiée aux religieuses clarisses de Chambery qui raccommodent la toile en cousant 22 pièces de tissu triangulaires aux endroits des brûlures et le renforcent en le doublant par une toile de Hollande.

  • De 1535 à 1561, il est déplacé au gré des conflits pour revenir à Chambery.

  • Le 16 septembre 1578, il est transporté à Turin, nouvelle capitale de la Savoie.

  • Entre 1578 et 1720, les ostentions sont annuelles, le 4 mai.

  • Puis les ostentions se font de plus en plus rares, il y en aura 5 au XIXe siècle, en 1808, 1814, 1842, 1868 et enfin en 1898.

  • C'est lors de cette dernière ostention, le 28 mai 1898, que l'avocat italien, Secundo Pia, fut autorisé à prendre la première photo du Linceul de Turin.
    La photographie démontre que l'image du Linceul est une image négative, ( concept moderne découvert seulement au milieu du XIXe siècle suite à l'invention de la photographie, incompatible avec les connaissances du moyen-âge ).

  • En 1900, le chanoine Ulysse Chevalier, est le premier "à ouvrir le bal" de la controverse, en publiant son "étude critique sur l'origine du Saint-Linceul de Lirey-Chambery-Turin", favorable à la thèse du faux, il s'appuie principalement sur le "Memorandum de Pierre d'Arcis".

  • Le 21 avril 1902, le professeur d'anatomie, agnostique, Yves Delage, expose à l'Académie des Sciences de Paris son étude favorable à l'authenticité du Linceul.

  • Le 23 Mai 1931, à l'occasion d'une nouvelle ostention publique, Guiseppe Enrie prend de nombreuses photographies du Linceul en présence de Secundo Pia, âgé de 76 ans, et de scientifiques de l'Académie Française.
    Le Docteur Pierre Barbet conduit de nombreuses expérimentations avec des cadavres pour reconstituer la Passion de Jésus telle qu'elle apparaît sur le Linceul.

  • En 1937 la première Commision d'étude du Saint-Linceul est constituée.

  • En mai 1939 se tient le premier congrès national sur le Linceul à Turin.

  • En septembre 1939, le Linceul est secrètement déplacé dans l'abbaye de Montevergine près de Naples où il reste jusqu'en 1946.

  • En 1950 se tient à Rome le Congrès International de Sindonologie.

  • En 1951, création de la Guilde du Saint-Linceul.

  • En 1959, création du Centre International de Sindonologie de Turin.

  • En 1960, premières approches pour valider la faisabilité d'une datation au carbone 14.

  • En 1969, le Linceul est secrètement retiré de son coffre afin d'être étudié par une équipe de scientifiques, sans aucun test direct. Giovanni Battista Judica-Cordiglia prend la première photo couleur du Linceul.

  • Le 1er octobre 1972, un inconnu pénètre par effraction dans la chapelle Royale pour tenter de mettre le feu au Linceul qui sera sauvé grâce à sa protection en amiante.

  • En 1973, le 23 novembre, le Linceul est exposé pour une retransmission à la télévision.
    Le 24 novembre, le Linceul est secrètement étudié par une nouvelle commission d'experts qui effectuera 4 prélèvements directs de tissu en périphérie du Linceul et 12 prélèvements de surface à l'aide de ruban adhésif.

  • En février 1976, l'analyseur d'images VP 8 de la Nasa révèle la première image tri-dimensionnelle du Linceul qui suscite un regain d'intérêt de la part des scientifiques et aboutira à la création du STURP, Shroud of TUrin Research Project.

  • En février 1979, une demande officielle est faite auprès de l'archevêque Ballestrero, gardien du Linceul, pour effectuer une datation au carbone 14.
    En Mars, le STURP tient son premier "Atelier d'Analyse des Données", au cours duquel seules les conclusions du Dr McCrone sont divergentes.

  • Le 18 mars 1983, décès de l'ex-roi Umberto II, propriétaire du Linceul, qui appartient désormais au Vatican sous la condition qu'il demeure à Turin.

  • En 1988, après des années d'âpres négociations, le cardinal Ballestrero accepte un protocole de datation au carbone 14, très éloigné du protocle initialement prévu, avec seulement 3 laboratoires au lieu des 7 initialement proposés.
    Avant même que les prélèvements soient effectués, la crédibilité et la rigueur de cette étude sont mis en doute le 15 janvier par les initiateurs du projet, les Pr Gove et Harbottle qui seront écartés.

  • Le 21 avril 1988, le Linceul est secrètement retiré de son écrin en présence du Dr Tite du British Museum, coordinateur du projet, et des représentants des laboratoires de Zurich, de Tucson et d'Oxford.
    Le professeur Riggi effectue les prélèvements sous contrôle vidéo mais ce dernier sera interrompu au moment où le cardinal Ballestrero et le Dr Tite placeront les échantillons dans les éprouvettes métalliques qui seront scellées de nouveau sous contrôle vidéo et remises à chacun des représentants des laboratoires choisis.
    Le professeur Riggi prélèvera pour son propre compte du sang sur la partie dorsale du Linceul sur les plaies de la couronne d'épines, ainsi qu'un morceau de tissu.

  • En août et septembre 1988, des fuites permettent au "London Evening Standard" et au "Sunday Times" d'annoncer qu'officiellement le Linceul est un faux datant de 1350.

  • C'est le 13 octobre 1988 que le cardinal Ballestrero tient sa conférence de presse officielle au cours de laquelle il annonce le résultat des tests situant l'âge du Linceul entre 1260 et 1390.

  • Le 16 février 1989, les résultats officiels de la datation au carbone 14 du Linceul sont publiés dans la revue Nature.

  • Le 24 mars 1989, on apprend que le laboratoire d'Oxford s'est vu attribuer la somme fabuleuse d'un million de Livres par de riches donateurs et le Pr Tite est nommé à la direction de la chaire scientifique d'archéologie !

  • Un symposium est organisé à Paris, réunissant des spécialistes de différentes disciplines afin d'établir un bilan des études effectuées sur le Linceul. Il aboutira à la création du Centre International d'Etude sur le Linceul de Turin.

  • Le 18 septembre 1990, le cardinal Ballestrero qui était custode à vie est destitué de ses fonctions par le pape Jean-Paul II et remplacé par l'archevêque de Turin, Monseigneur Giovanni Saldarini qui devient le nouveau Gardien du Linceul. Sans vouloir contredire ouvertement son prédécesseur, il déclare :
    "Il ne suffit pas d'affirmer que le drap est une pièce médiévale. Le problème est de comprendre comment il est né".

  • Le 7 septembre 1992, 5 experts internationaux en textile peuvent faire des observations optiques seulement, pas de prélèvements autorisés.

  • En 1993, après avoir examiné l'échantillon de Riggi, plusieurs scientifiques remettent en doute la datation au carbone 14 à cause du "vernis Lichenothelia", un revêtement bioplastique qui aurait faussé la mesure.
    Le CIELT organise un symposium à Rome. L'ensemble de la communauté scientifique internationale engagée dans les recherches, après notamment une brillante démonstration du Dr Upinsky, proclame l'authenticité du Linceul.

  • Entre 1994 et 1996, l'Institut d'optique d'Orsay (A. Marion et A.-L. Courage) confirme la présence d'inscriptions en grec et latin sur le Suaire (rien en français du 13e s.).
  • Durant la nuit du 11 au 12 avril 1997, un incendie criminel se déclare dans la chapelle où est entreposé le Linceul qui sera sauvé des flammes par l'action héroïque du pompier Mario Trematore.Le CIELT organise un autre symposium à Nice. L'interrogation demeure quant aux résultats de la datation au carbone 14.

  • En 1998, du 18 avril au 14 juin, ostention publique du Linceul.

  • Ostention publique du Linceul prévue du 26 août au 22 octobre 2000.

Arguments contre l'authenticité du Linceul

  •  Jésus n'a pas existé.

    C'est un problème historique toujours non résolu.
    Dans ce cas, on peut se demander si, une fois de plus, les partisans purs et durs de la pseudo-rationnalité ne jouent pas à "l'absence de preuve est une preuve de l'absence !"

    Il est vrai qu'aucun des historiens du début de notre ère ( Flavius Joseph, Juste de Tibériade, Philon... ) ne mentionnent l'existence d'un personnage historique nommé Jésus.
    Dans les temps troublés de la Palestine occupée, les faux messies, les libérateurs du joug romain, les "résistants" pour les uns "terroristes" pour les autres, étaient nombreux. Jésus, dont la vie publique n'a pas dû excéder 3 ans, est sans doute passé inaperçu, sauf pour ceux qui furent touchés par son message.

    Il n'en demeure pas moins que les 4 évangiles canoniquesreconnus officiellement par la papauté ) et la trentaine d'évangiles apocryphesnon reconnus ) existent bel et bien en tant que documents historiques, et même s'ils contiennent certaines contradictions, leur récit est globalement très similaire.

    Reste que les Manuscrits de la Mer Morte, dont seule une petite partie de leur déchiffrement nous est connue, parlent du Maître de Justice des Essénniens, qui pourrait fort bien être Jésus le Nazaréen ou l'Essénien.

    Pour plus de précisions, voir l'ouvrage de Gerald Messadié, "L'Homme qui devint Dieu" ( ed. Robert Laffont ).

     
  •  Un texte de Pierre d'Arcis de 1389, adressé au pape Clément VII, dans lequel il déclare que le Linceul de Lirey est un faux.

    En 1389, Jeanne de Vergy, l'héritière du Linceul de Lirey, qui a épousé en secondes noces Aymon de Genève, l'oncle du pape Clément VII, reçoit de ce dernier l'autorisation de reprendre les ostentions qui avaient été interdites par l'évêque de Troyes, Henri de Poitiers ( pour qui le linceul de Lirey est un faux car les évangiles n'en parlent pas ).
    Cela provoque la colère du nouvel évêque de Troyes, Pierre d'Arcis tenu à l'écart. Il ordonne la cessation des ostentions mais le clergé local refuse d'obtempérer et va même se plaindre auprès du pape qui impose à l'évêque le "silence perpétuel" sous peine d'excommunication.
    Pierre d'Arcis en appelle alors au roi Charles VI qui ordonne la saisie du Linceul, mais le clergé de Lirey n'obtempère toujours pas et poursuit même les ostentions.
    En dernier ressort, l'évêque adresse au pape son fameux "Mémorandum de Pierre d'Arcis" dans lequel il affirme que "ce linge habilement peint sur lequel, par une adroite prestidigitation, était représentée la double image d'un homme avait été fait pour attirer les foules afin de leur extorquer habilement de l'argent".
    Il affirme que son prédécesseur a enquêté et "qu'il a fini par découvrir la fraude et comment le linge a été astucieusement peint, la vérité étant attestée par l'artiste lui-même".

    Ceci constitue la seule assertion déclarant le Linceul comme un faux. Il n'existe aucune trace ni de l'enquête de son prédécesseur ni du soi-disant artiste faussaire qui l'aurait peint et encore moins de la méthode utilisée.
    Par ailleurs, ce manuscrit est unique, non daté et non signé.

    Il existait par contre de fortes rivalités entre le clergé iconoclaste et les laïques qui exploitaient financièrement la foi des croyants.

     
  •  Un léger défaut de proportion tête/corps.

    Ce défaut apparent disparaît si l'on admet cette position, qui cadre parfaitement avec les dimensions du Linceul et qui montre à l'évidence que la partie arrière est plus longue que la partie frontale.

    Certains prétendent également que le nez serait trop long !
    C'est un argument "assez court" pour un homme de type sémite dont en plus le nez a été brisé.

     
  •  La présence infime de pigments du moyen-âge.

    Le Dr Walter McCrone, criminologue et micro-analyste, a étudié les 32 prélèvements effectués en 1978 sur des rubans adhésifs. Il a ainsi mis en évidence la présence infime de pigments d'oxyde de fer rouge ocre et de sulfure de mercure vermillon, ainsi que des protéines qui seraient issues d'un liant médiéval.

    Pour lui, l'affaire du Linceul est close, il s'agit d'une peinture du moyen-âge !

    Ses résultats ont été contredits dès 1980 par d'autres scientifiques comme par exemple John Heller et Alan Adler qui ont montré que les éléments trouvés par McCrone étaient présents en quantité infinitésimale et en divers endroits sans rapport avec l'image ou les tâches de sang. Quand aux protéines, elles ne furent trouvées qu'aux emplacements des tâches de sang.
    Ce qui permet aux partisans de l'authenticité du Linceul d'affirmer que ce n'est pas une peinture.
    Malgré cela, les médias omettent systématiquement de signaler la contradiction des travaux de McCrone, présentent le Linceul comme un faux et n'expliquent aucune des caractéristiques de l'image du Linceul. Décidément le mystère dérange et la science doit apparaître toute-puissante et infaillible !

    La présence infinétisimale de pigments de couleurs peut fort bien s'expliquer par le fait que de nombreux artistes au moyen-âge ont tenté de reproduire le Linceul.

  •  La datation au carbone 14.

    Dès 1960 des scientifiques ont envisagé la datation au carbone 14 pour le Linceul de Lirey-Chambéry-Turin.

    La demande officielle est faite en 1979.
    En 1988, après des années d'âpres négociations, le cardinal Ballestrero accepte un protocole de datation au carbone 14, très éloigné du protocle initialement prévu, avec seulement 3 laboratoires au lieu des 7 initialement proposés.
    Avant même que les prélèvements soient effectués, la crédibilité et la rigueur de cette étude sont mis en doute le 15 janvier par les initiateurs du projet, les Pr Gove et Harbottle qui seront écartés.

    Le 21 avril 1988, le Linceul est secrètement retiré de son écrin en présence du Dr Michael Tite du British Museum, coordinateur du projet, et des représentants des laboratoires de Zurich, de Tucson ( Arizona ) et d'Oxford.
    Le professeur Riggi effectue les prélèvements sous contrôle vidéo mais ce dernier sera interrompu au moment où le cardinal Ballestrero et le Dr Tite placeront les échantillons dans les éprouvettes métalliques qui seront scellées de nouveau sous contrôle vidéo et remises à chacun des représentants des 3 laboratoires choisis qui pratiquent la Spectrométrie de Masse par Accélérateur ( technique adaptée pour la mesure sur les petits échantillons ).

    Les mesures sont faites avec 3 échantillons témoins pour la procédure en double aveugle comme le veut toute bonne recherche scientifique, mais cette méthode ne sera pas employée !???.
    Au lieu de cela, les échantillions sont identifiés et datés, du IIe, XIe et XIIIe siècle.

    En août et septembre 1988, des fuites permettent au "London Evening Standard" et au "Sunday Times" d'annoncer qu'officiellement le Linceul est un faux datant de 1350.

    C'est le 13 octobre 1988 que le cardinal Ballestrero tient sa conférence de presse officielle au cours de laquelle il annonce le résultat des tests situant l'âge du Linceul entre 1260 et 1390 avec 95% de fiabilité.
    Cette plage correspond en effet à l'apparition du Linceul en France.

    Puis, le British Museum organise sa confèrence de presse avec M. Tite, coordinateur du projet, E. Hall, directeur du laboratoire d'Oxford et R. Hedge.
    Le Dr Tite déclare : "Je crois que le radio-carbone est la seule certitude."
    Le Dr Hall rajoute : "Quiconque possède une valeur scientifique ne peut plus envisager que le suaire n'est pas un faux. Celui qui pense le contraire pourra même s'entendre avec celui qui dit que la Terre est plate."

    Curieuse déclaration du Dr Tite, qui croit plus en une mesure au radio-carbone qu'à l'existence même de l'objet "mesuré" et qui passe sous silence la manière dont cet objet unique aurait pu être fabriqué au moyen-âge !

    Le 16 février 1989, les résultats officiels de la datation au carbone 14 du Linceul sont publiés dans la revue "Nature".

    On apprend le 25 mars 1989 que le laboratoire d'Oxford a reçu une récompense d'un million de Livres pour avoir "prouvé" que le Linceul de Turin était un faux médiéval !
    De plus, le Dr Tite est nommé à la direction de la nouvelle chaire scientifique d'archéologie ( récompense pour bons et loyaux services ? ).

    Les partisans du faux médiéval avaient marqué un point important qui sema la confusion chez les convaincus de l'authenticité du Linceul. Mais même si l'on admet exacte cette datation, cela ne répond à aucune des autres interrogations que soulève le Linceul comme par exemple l'apparition de l'image et sa non-reproductibilité. Depuis, certains scientifiques ont mis en doute la datation.

 

Arguments pour l'authenticité du Linceul >>>

Le linceul (face - dos)